Coronavirus en Tunisie : les ouvrières, ces héroïnes de la guerre contre l’épidémie

En Tunisie, des ouvrières se sont confinées à l'usine pour continuer à fabriquer des masques et protections pour les soignants qui luttent contre la pandémie de nouveau coronavirus (Covid-19).

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Une ouvrière qui est heureuse de fabriquer des masques pour les hôpitaux de son pays
Une ouvrière qui est heureuse de fabriquer des masques pour les hôpitaux de son pays

Elles méritent notre admiration ! Plus de 150 ouvrières tunisiennes se sont enfermées avec de quoi vivre en quasi autarcie, afin de continuer à fabriquer des masques et protections pour les soignants luttant contre le nouveau coronavirus. "Nous sommes les seuls à fabriquer pour les hôpitaux tunisiens: on ne peut pas prendre le risque de contaminer l'usine", explique le directeur, Hamza Alouini.

Son entreprise, Consomed, a été lancée il y a dix ans par son père et son frère près de Kairouan, dans le centre de la Tunisie, dans une zone largement rurale. Leur usine est devenue le principal site de production du pays et l'un des plus importants en Afrique pour les masques, charlottes, combinaisons stériles et autres protections. Pour empêcher toute contamination par le nouveau coronavirus (Covid-19) et donc toute interruption de la production, Consomed fonctionne désormais quasiment en vase clos: 110 femmes et 40 hommes travaillent, mangent et dorment dans les 5.000 m2 d'entrepôts, dont un médecin, des cuisiniers et le directeur.

"Volontariat"

Sur les 240 employés, payés en moyenne 800 dinars par mois (270 euros), au-dessus du salaire minimum, 150 ont répondu à l'appel. Ils travaillent "sur la base du volontariat", souligne Alouini. Parmi ces couturirères, "il y a une fille de 22 ans qui n'avait jamais dormi en dehors de chez elle. Le quatrième jour, elle a pleuré car sa mère lui manquait", précise Alouini. "On s'entraide", confie une employée, Khaoula. "Quand une personne se sent mal, nous essayons avec tout le monde de lui remonter le moral, la mettre dans une autre ambiance, parce qu'il y en a qui ont la nostalgie de leur famille."

Alors que la Tunisie recense, à ce stade, 197 cas confirmés du Covid-19, dont 5 décès et 2 guérisons,  l'entreprise - qui vend ses masques à la pharmacie centrale à des prix fixés de longue date - n'aura pas la trésorerie pour continuer cette opération coûteuse. Et poursuivre ce confinement pourrait avoir un impact sur le moral des employés.

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