Obésité : en Afrique, la malbouffe est le mal du siècle

En Afrique, la malbouffe est le mal du siècle. Sodas sucrés, aliments ultra-transformés et sédentarisation sont à l'origine d'une forte augmentation du nombre de personnes en surpoids.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
En Afrique, 52 millions de personnes sont en surpoids ou en obèses (Image d'illustration)
En Afrique, 52 millions de personnes sont en surpoids ou en obèses (Image d'illustration)

La malbouffe empoisonne les Africains ! Depuis quelques années, elle a envahi le continent : sodas, bonbons, chips, aliments transformés... L'occidentalisation des zones urbaines, avec l'implantation de supermarchés et de chaînes de fast food, pousse de plus en plus d'Africains à se détourner des plats traditionnels. Et comme le mode de vie urbain est aussi accompagné d'une baisse d'activité physique, les effets ne se font pas attendre. Aujourd'hui, on estime que sur le continent africain, 20 à 50% des populations vivant en zone urbaine sont en surpoids ou obèses. Cela représente plus de 52 millions de personnes. Rien que ça. 

En Mauritanie et au Cameroun, ce sont plus de 50% des adultes qui sont en surpoids ou en obésité. Au Mali, au Bénin et en Algérie, on estime que 40% des adultes le sont. Le record revient aux Seychelles, où ce sont plus de 60% des personnes âgées de plus de 18 ans  qui sont concernées,  selon la Revue médicale suisse. 

La malbouffe, un danger pour la santé

Ces nouvelles habitudes alimentaires sont à l'origine de nouveaux problèmes de santé. Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, diabète de type 2... Ces maladies non-transmissibles représentent une charge de plus en plus importante sur les système de santé du continent, qui luttent déjà contre le paludisme, le VIH/Sida ou les hépatites. Pour certains experts, les maladies liés à la malbouffe et au surpoids pourraient  devenir le premier problème de santé de l'Afrique d'ici quelques années, et faire plus de victimes sur le long terme. 

Car l'occidentalisation du continent se poursuit. Alors que la population urbaine représentait seulement 14% des Africains en 1950, ce chiffre était passé à plus de 39% en 2011. Selon les estimations des experts, elle devrait dépasser 50% en 2030. Vivre en ville est associé à une diminution de l'exercice physique, que ce soit dans l'activité professionnelle, pour se déplacer ou même pour les loisirs. Il est donc urgent d'adapter plus largement nos modes de vie et de se dépenser ! Marche active, course à pieds, gym douce ou yoga... Il existe de nombreux moyens de rester actif et de se maintenir en bonne santé. 

Le double fardeau de la malnutrition

L'Afrique fait  aujourd'hui face à une épidémie de surpoids et d'obésité amenée par la prolifération de la malbouffe. Mais ce n'est pas la seule crise alimentaire à laquelle le continent doit se confronter. La malnutrition reste un fardeau, puisque 58 millions de personnes souffrent d'insuffisance pondérale en Afrique. Les enfants sont les premières victimes de la malnutrition, qui entraîne notamment des retards de croissance. Et le comble c’est que, les enfants mal-nourris ont plus de risque de devenir obèses en devenant adultes. 

Pour contrer la malbouffe et ses conséquences, les gouvernements et autorités de santé doivent mettre en place des politiques publiques visant à informer les populations sur l'importance d'une alimentation équilibrée. Les plats traditionnels africains, composés essentiellement de céréales, de racines et de tubercules, avec de petites quantité de viande et de poisson, sont riches en fibres et pauvres en lipides. Il faut se reposer sur ces recettes ancestrales, en pensant à intégrer des légumes et à limiter au maximum les boissons sucrées. Complété par une activité physique, qui peut être aussi simple que marcher tous les jours une trentaine de minutes, c'est le meilleur moyen de se maintenir en bonne santé. 

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !