Au Bénin, les stupéfiants tuent à petit feu la jeunesse

45 % des consommateurs des drogues et d’alcool au Bénin sont des jeunes entre 16 et 24 ans. Une pratique répandue dans cette population qui ignore les conséquences de ces pratiques sur la santé.

Léonard Kabo
Rédigé le , mis à jour le
Au Bénin, nombreux sont les jeunes qui consomment beaucoup d'alcool (photo d'illustration)
Au Bénin, nombreux sont les jeunes qui consomment beaucoup d'alcool (photo d'illustration)

La consommation de drogues et d’alcool est un problème majeur de santé publique dans de nombreux pays. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2019, le Bénin se classe au 34ème rang des pays où l’on consomme le plus d’alcool par habitant. Une pratique très répandue chez les jeunes entre 18 et 24 ans, une population qui ne mesure pas les conséquences de cette consommation pour la santé.

"La première fois que j’ai pris, de l’alcool, j’étais excellemment bien, je me sentais très bien, donc j’en prenais encore et encore", témoigne Robert, 21 ans, habitant de la ville de Cotonou. La recherche de cette sensation d’ivresse peut alors rapidement conduire le consommateur vers un état de dépendance. "Ma mère a menacé de me jeter en prison", poursuit Robert, "mais j’ai choisi de l’ignorer. A chaque fois, je ne pouvais pas m’empêcher de reprendre de l’alcool". Dans une société où cette pratique est fortement condamnée, la plupart des jeunes consommateurs se cachent ou se retrouvent dans des clubs pour boire de l’alcool ou prendre des drogues, sans mesurer les risques pour leur santé et celle des autres.  

Conséquences de la consommation des produits psychotropes 

Selon Aubin Adoukonou, directeur général du Centre national de sécurité routière (CNSR), en 2019, le Bénin a enregistré 5715 accidents de la route et 677 décès, soit une moyenne de 2 morts et de 12 blessés par jour. Ces drames sont pour la plupart liés à la consommation d’alcool et de stupéfiants au volant.  

Le Docteur Prince Hounnou est psychologue au sein des Hôpitaux psychothérapeutiques du Bénin. Selon lui, “les premiers effets du produit sont toujours mirobolants et vous font croire voir que tout va bien, mais cela ne dure que quelques temps’’. Les premières difficultés peuvent être liées à des problèmes d’apprentissage chez l’élève ou l’étudiant qui en classe, n’est plus en mesure de retenir ce que dit son enseignant. Il peut aussi y avoir des prises de risques inconsidérées, un retrait social ou des accès de violence. A plus long terme, la consommation régulière de ces produits peut favoriser la survenue de plusieurs types de cancers et notamment “des cancers de gorge et de l’œsophage”, explique le psychologue.  

Que faire face à cette situation ? 

Les spécialistes de ces questions estiment qu’il faudra d’abord mettre en place des actions de prévention en organisant par exemple des campagnes de sensibilisation ciblant des jeunes.

Le rôle des parents est également essentiel dans la lutte contre la consommation d’alcool et de stupéfiants car en tant que responsables et éducateurs des enfants, ils doivent être les premiers à pouvoir tirer la sonnette d’alarme en cas de danger afin d’orienter l’adolescent vers une prise en charge médicale adaptée. 

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