Coronavirus : la RDC contrainte de redistribuer ses doses de vaccin

La République Démocratique du Congo se trouve contrainte de redistribuer une bonne partie de ses doses de vaccin contre le coronavirus. La campagne de vaccination avance trop lentement et bon nombre de ces doses risquent de périmer si elles restent en RDC.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Les vaccinations contre le coronavirus s'ouvrent aux Congolais (photo d'illustration)
Les vaccinations contre le coronavirus s'ouvrent aux Congolais (photo d'illustration)

C’est l’une des conséquences de la polémique autour du vaccin AstraZeneca. La République Démocratique du Congo avait choisi de retarder sa campagne de vaccination contre le coronavirus, en raison des risques de thromboses associés au vaccin de l'alliance Oxford/AstraZeneca. À ce retard s'ajoute un climat de méfiance généralisé autour des vaccins contre le Covid-19, qui décourage une bonne partie de la population de participer à la campagne de vaccination. Résultat : la République Démocratique du Congo n’a pas pu mettre en place une campagne de vaccination efficace. Et le temps manque pour utiliser toutes les doses. 

Le lot de vaccins AstraZeneca reçu en mars dernier dans le cadre de l'initiative Covax arrive à péremption le 24 juin prochain. Et à ce jour, le pays n’a pu vacciner qu'un peu plus de 2.000 personnes depuis le début de l’opération, le 19 avril. Une lenteur qui s'explique aussi par des problèmes logistiques : manque de personnel soignant, respect de la chaîne du froid et gestion des stocks difficiles... De quoi alarmer l’UNICEF. Fin avril, Susie Villeneuve, conseillère régionale de l'UNICEF pour le renforcement des systèmes de santé en Afrique de l’Ouest et du Centre, faisait savoir que la RDC  n’avait pas délivré de plan de vaccination solide pour soutenir sa campagne.

1 million de doses à redistribuer

Selon Susie Villeneuve, le nombre de sites de vaccination est également trop faible. Bref, la campagne de vaccination en RDC ne tient pas ses promesses et serait susceptible "d'entraver l’accès dans de nombreux pays à ce vaccin". Une situation qui rendait "des réaffectations nécessaires, voire indispensables"Pour éviter que ces doses ne soient gaspillées alors que de nombreux pays en manquent, l'UNICEF va donc récupérer plus d'1 million de doses de vaccins contre le Covid-19, afin de les redistribuer.

Outre l’Angola, qui a déjà reçu par avion 500.000 doses, le Ghana, le Togo, le Sénégal, Madagascar ou encore les Comores devraient faire partie des bénéficiaires de cette redistribution. Quant à la RDC, elle ne restera pas sans vaccins : le nouveau ministre de la santé Jean-Jacques Mbungani, assure qu’il va  récupérer de nouveaux vaccins, autre que ceux produits par AstraZeneca, toujours grâce au système COVAX. Reste à voir si ce changement suffira au succès de la campagne. 

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