Cameroun : Le paludisme s'en prend surtout aux enfants

Le programme National de Lutte contre le Paludisme vient de publier un rapport, qui constate une légère baisse du taux de prévalence de cette maladie à l’origine d’un nombre de décès plus importants que ceux qui sont déclarés.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Avec les moustiquaires imprégnées, le Congo-Brazzaville va pouvoir lutter contre le paludisme
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Il reste un fléau pour l'Afrique. Le paludisme continue de faire des ravages sur le continent, comme en attestent les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L'OMS a comptabilisé quelque 384. 000 décès dus au paludisme en Afrique pour la seule année 2020. Un chiffre qui a été dévoilé à l’occasion de journée mondiale de lutte contre le paludisme célébrée le 25 avril dernier. Malgré ce chiffre élevé, l'espoir subsiste : au Cameroun, le nombre de personnes mortes des suites de la malaria, (l’autre nom du paludisme) , serait en légère baisse.

Dans son rapport qui dresse le bilan de l’an passé, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) du Cameroun constate un peu plus de 4.000 décès au cours de l’année 2020, contre plus de 4.500 en 2019. Largement plus que le Covid-19 qui, bien que cristallisant les attentions des autorités politiques et sanitaires, n’aurait fait qu'environ 1.100 morts au Cameroun. 

Un nombre de décès sous-estimé

Mais même si le PNLP semble constater une baisse du nombre de morts liées au paludisme, la maladie reste un grave problème de santé publique dans tout l'Afrique. Elle fait surtout des ravages chez les enfants de 0 à 5 ans : 64% des victimes de la malaria seraient des enfants. Et la maladie sévit encore durement dans les 3 régions septentrionales du Cameroun, ainsi que dans la région de l’Est. Les statistiques du PNLP indiquent que 29% des consultations dans les formations sanitaires et 40% des hospitalisations étaient dues le paludisme. 

De plus, le nombre des décès liés au paludisme est largement sous-estimé. Commentant les statistiques de son organisation à la télévision publique le 24 avril, la secrétaire permanente du PNLP, la Docteure Dorothy Fosah Achu, a fait savoir qu’ils ne reflétaient pas la réalité : "Il faut dire que les 4.000 morts du rapport sont seulement ceux qu’on reçoit dans les formations sanitaires. Mais l’OMS estime que le paludisme est à l'origine d'au moins 11 000 décès dans le pays. C’est pourquoi le Cameroun a été classé parmi les 10 pays les plus touchés en Afrique subsaharienne“, a-t-elle précisé. La lutte contre le paludisme doit donc se poursuivre sans jamais se relâcher, si l'on veut un jour éradiquer cette maladie. 

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