Coronavirus : comment l'Afrique se prépare à affronter le pic épidémique

Alors que le SRAS-CoV-2, le virus responsable du nouveau coronavirus (Covid-19), a infecté au moins 6400 personnes dans 49 des 54 pays du continent, plusieurs Etats africains s'apprêtent à faire face à une grosse vague de contaminations.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
49 des 54 pays du continent sont touchés par la pandémie de coronavirus (Illustration)
49 des 54 pays du continent sont touchés par la pandémie de coronavirus (Illustration)

Avec près de 6500 cas confirmés et 240 décès de coronavirus sur son sol, l'Afrique intensifie ses efforts pour faire face à la vague épidémique de coronavirus. Si le bilan est moins dramatique que celui de l'Europe ou des Etats-Unis, il est sans doute sous-estimé, vu le faible nombre de tests effectués en Afrique et l'arrivée tardive de la pandémie sur le continent.  

Pour éviter le pire, des pays comme le Maroc, la Tunisie, le Rwanda ou encore le Nigeria et l’Afrique du Sud appliquent strictement le confinement, alors que d'autres pays comme l'Algérie, le Sénégal, le Cameroun, la Guinée, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire misent sur des mesures intermédiaires, comme le couvre-feu ou l'état d'urgence. En parallèle, l’Union africaine et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tentent d’organiser la riposte contre cette nouvelle maladie infectieuse qu'est le Covid-19.

Mobilisation

Depuis quelques semaines, la plupart des pays du continent ont renforcé leur dispositif de prévention et de prise en charge de cette nouvelle maladie infectieuse qu'est le Covid-19. Mais pour vaincre la pandémie, l'ONU appelle à la mobilisation internationale pour aider les finances des pays les plus faibles à éviter "des millions et des millions de contaminations".

L’Afrique doit avoir une "réponse unique", explique John Nkengasong, le directeur de Centres for Disease Control (CDC) Africa, une structure de l’Union africaine. Mais pour l'instant, on en est loin. Certes, tous les pays africains assistent à la naissance de nombreuses initiatives pour aider les personnels soignants à faire face à la pandémie mais, sans doute par manque de moyens, la coopération africaine reste faible. Pour l'heure, chacun balaie devant sa porte. 

Pour faciliter le confinement, les pays qui ont opté pour cette mesure n'ont pas hésité à venir en aide aux travailleurs de l'informel pour affronter la pandémie. Au Maroc, c'est le Fonds de gestion de la crise de coronavirus qui va permettre de fournir des aides financières à ces travailleurs alors qu'au Sénégal, les autorités ont carrément décidé de nourrir la moitié du pays. 

Chloroquine

Diminuée face au Covid-19, en retard en matière de recherche médicale, l'Afrique se rue sur la chloroquine. Du Maroc à l'Afrique du Sud en passant par le Sénégal, le Gabon ou encore le Burkina Faso, des millions de personnes essaient de se procurer ce médicament bien connu au continent. Ce traitement et ses dérivés comme l'hydroxychloroquine, utilisés durant des années pour soigner le paludisme, suscitent dans le monde l'espoir de beaucoup. Mais leur efficacité est encore loin d'être prouvée et leur généralisation divise encore la communauté scientifique.

Pressés par le temps et disposant de peu de moyens pour lutter contre la pandémie, de nombreux gouvernements africains n'ont pas hésité à traiter leurs malades avec de la chloroquine. Une stratégie risquée car comme l'explique le professeur Yap Boum II, "tout le monde veut la chloroquine mais personne ne sait l'utiliser". L'Afrique y verra sans doute plus clair dans quelques semaines. Souhaitons qu'elle ne le regrette pas.

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