Coronavirus au Cameroun : un vol Air France fait trembler les autorités

Les autorités sanitaires demandent à des voyageurs arrivés dans le pays en compagnie de 3 personnes testées positives au Covid-19 de se faire contrôler dans leurs services spécialisés. Récemment rentré de France le président de l'Assemblée nationale refuse de se mettre en quarantaine comme exigé par le président de la République.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Des passagers d'un vol Air France constituent un danger, selon les autorités camerounaises (Illustration)
Des passagers d'un vol Air France constituent un danger, selon les autorités camerounaises (Illustration)

C'est une vaste chasse à l'homme. Les autorités sanitaires du Cameroun sont à la recherche de voyageurs arrivés dans le pays il y a peu. Dans un communiqué signé jeudi, le ministre de la santé publique Malachie Manaouda fait savoir que les 198  passagers transportés par le vol Air France AF900 débarqué à l’aéroport international de Yaoundé deux jours plus tôt constituent une source de danger. Il explique que 3 personnes ayant embarqué dans ce “vol à risque“ ont été testés positifs au Covid-19.

Le ministre demande à tous les passagers dudit vol “de bien vouloir respecter les mesures de quarantaine qui ont été indiquées et de composer toute urgence le 1510 pour se faire évaluer impérativement par ses services dédiés“. Ce ne sont pas les seuls à être entrés au pays sans se faire mettre en quarantaine pour au moins 14 jours. Nombre de nouveaux arrivants ont directement rejoint leurs familles, prenant ainsi le risque d’exposer leurs proches et d’autres personnes.

Le président de l’Assemblée nationale refuse de se mettre en quarantaine

Dans le même registre, l’attitude de certaines des plus hautes autorités du pays suscite des réactions. Ainsi du président de l’Assemblée nationale Cavayé Yéguié Djibril, qui après être revenu d’un séjour médical en France, pays touché par le coronavirus samedi soir, ne s’est pas mis en quarantaine. Il enfreignait ainsi les directives du ministère de la santé publique. Invité à réagir à cette attitude dans une interview radiophonique ce matin, Malachie Manaouda a répondu qu’il “ne souhaite pas faire de la polémique inutile“.  

Le président de l’Assemblée nationale ne s’est pas contenté d’une séance au parlement. Il a, de concert avec son homologue du Sénat, convoqué ce 20 mars la première session de la nouvelle mandature de la chambre basse. Ceci en violation des 13 mesures édictées par le gouvernement sur instruction du président de la République le 16 mars. L’une d’elles interdisait des regroupements de plus de 50 personnes au même endroit. Or l’Assemblée nationale compte 167 membres et le Sénat 100… De quoi susciter une nouvelle levée de boucliers chez leurs concitoyens rendus inquiets par les ravages du coronavirus. Une inquiétude renforcée par la nouvelle de "l’évasion" de personnes mises en quarantaine.

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