Les faux médicaments tuent trop en Afrique !

L'Afrique est le continent le plus touché par ces médicaments de contrebande. Ils emportent plus de 100.000 d’entre-nous chaque année. Stop !

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
L'Afrique a besoin d'une industrie pharmaceutique
L'Afrique a besoin d'une industrie pharmaceutique

Le danger des faux médicaments commence à être bien connu. Nous sommes nombreux en Afrique à avoir un proche, malade, dont l'état de santé s’est aggravé après la prise d'un médicament acheté dans la rue ou dans une pharmacie douteuse… Mais nous sommes aussi nombreux à ne pas connaître l'ampleur du problème.

La vérité est pourtant simple : dans le monde, l’Afrique est la plus touchée par ces médicaments de contrebande. C’est le continent où le plus de faux médicaments sont signalés. Et pas un problème de santé n’y échappe, des médicaments contre le mal de tête à des problèmes beaucoup plus sérieux  : paludisme, VIH / Sida, diabète, tuberculose… Il existe même de faux vaccins !

Pas une simple “arnaque”

Le problème, c'est que les faux médicaments sont bien plus qu'une simple “arnaque”. Alors que nous pensons nous soigner en les utilisant, ils nous laissent seuls face à la maladie. Pire : parfois, ils nous empoisonnent. Car on trouve de tout dans les faux médicaments et souvent n'importe quoi !  Du sucre, du maïs, de la pomme de terre… mais aussi des produits chimiques, de la craie et même de la peinture !

Au lieu de nous soigner, ces composants peuvent aggraver votre état de santé. Et même nous tuer… Les faux médicaments font au moins 100.000 morts par an en Afrique francophone !

Protéger les enfants

Autre point inquiétant. Ce sont bien souvent nos enfants qui paient le prix de ces trafics. Comme les antipaludiques et les antibiotiques sont parmi les médicaments les plus “imités” et sont très souvent prescrits aux enfants, ils en sont les premières victimes.

En voulant soigner leurs enfants, en achetant des médicaments où ils le peuvent, souvent dans la rue, des parents les mettent en danger. C’est ce qui est arrivé au jeune inventeur nigérian Adebayo Alonge qui s’est retrouvé dans le coma à 14 ans en voulant traiter une crise d’épilepsie. Une aventure qui fera des faux médicaments le combat de sa vie. Selon une étude, un enfant sur 20 qui meurt sur le continent serait victime de ces poisons.
​Il a inventé le détecteur de faux médicaments !

Oui, il y a de l’espoir !

La lutte s'accélère pourtant. En janvier, sept pays (Togo, Congo-Brazzaville, Ouganda, Niger, Sénégal, Ghana et Gambie) se sont engagés à criminaliser le trafic des faux médicaments. En un mot, ils ont décidé de durcir leurs lois pour être plus sévère lorsque des trafiquants seront arrêtés. Les producteurs de médicament et les pharmaciens ont aussi promis d’intensifier le combat.

Il ne faut pas oublier que l’ampleur du trafic de faux médicaments est aussi un problème de pauvreté et d’accès aux soins de qualité. En luttant contre la pauvreté en Afrique, on permettra aussi à chacun de se protéger de ces trafics en achetant ses médicaments dans des lieux sûrs. Là où la couverture santé progresse, les pharmacies par terre disparaissent !

Comme souvent, ce sont les femmes et les hommes du continent qui auront le dernier mot. Quand vous achetez un médicament pour vous ou pour vos proches, assurez-vous qu’il ne s’agit pas d’un faux ! Votre vie et celles de ce que vous aimez sont en jeu.

Retrouvez ici notre dossier sur les faux médicaments

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