Et si l'Afrique produisait ses propres médicaments ?

Spécialiste de la santé publique à Dakar, le professeur Ibrahima Seck insiste sur la nécessité pour les pays d’Afrique subsaharienne de disposer d’une industrie pharmaceutique afin de ne plus recourir à l’importation de "plus de 90%" de leurs médicaments.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
L'Afrique a besoin d'une industrie pharmaceutique
L'Afrique a besoin d'une industrie pharmaceutique

L'Afrique importe la plupart de ses médicaments. C'est sans doute une erreur dans un continent où les faux médicaments tuent plus de 100.000 personnes par an ! "Les produits pharmaceutiques importés à hauteur de 90 % en Afrique sont fabriqués à partir de certains composants en provenance du continent africain", s'agace le Professeur Seck, cité par l’Agence de presse sénégalaise, notant par ailleurs que "l’Afrique recèle des potentialités" en matière de pharmacologie, la science des médicaments.

Coordonnateur du comité scientifique de la deuxième édition du Forum Galien Afrique prévu les 25 et 26 novembre à Dakar, ce spécialiste de la santé publique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar intervenait lundi 18 novembre à une conférence de presse donnée en prélude de cette rencontre scientifique.

Importations coûteuses

A cet évènement, la Fondation Galien a annoncé "officiellement le Prix Galien Afrique qui, à partir de 2020, sera décerné exclusivement en Afrique, chaque année", selon son président Bruno Cohen. Par ailleurs, a fait remarquer Ibrahima Seck, les "importations coûteuses" de produits pharmaceutiques obligent certains usagers à "recourir à la médecine traditionnelle qui résout par moments les problèmes".

C’est dans ce cadre d’ailleurs que cet expert sénégalais souhaite que la médecine moderne et la médecine traditionnelle coopèrent en Afrique, comme en Chine, un pays qui s’est doté d’une "médecine traditionnelle conventionnelle très forte". En effet, estime-t-il, que l’"indépendance" de l’Afrique dans la production de médicaments "devrait stimuler l’industrie pharmaceutique" du continent, "tout en répondant aux normes et standards internationaux".

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