Pangolin, chauve-souris… consommer de la viande de brousse n’est pas sans danger !

Pangolin, chauve-souris, singe… la viande de brousse est très prisée en Afrique centrale. À l’occasion de la Journée mondiale du pangolin, ce samedi 20 février, AllodocteursAfrica revient sur les risques liés à la consommation de ces animaux sauvages.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
Le pangolin est l'une des espèces les plus braconnées au monde (Image d'illustration)
Le pangolin est l'une des espèces les plus braconnées au monde (Image d'illustration)

La viande de brousse est un mets de choix dans de nombreux pays d'Afrique ! Mais manger des animaux chassés en pleine nature et soumis à aucun aucun contrôle sanitaire peut s'avérer dangereux. Porcs-épics, macaques, pangolins ou encore chauve-souris... presque 6 millions de tonnes de viande de brousse sont consommées chaque année en Afrique centrale.

Pour certains, il s'agit d'un petit plaisir culinaire, comme la brochette de souris grillée qui est très populaire au Malawi. Pour d'autres, c'est un moyen de manger correctement (la viande de brousse est réputée très riche en protéines, vitamine B, fer et zinc). Pour d'autres encore, c'est une affaire de tradition. Mais quelles que soient les raisons, il faut savoir que manger de la viande de brousse n'est pas sans danger ! 

Des animaux porteurs de maladies

Les animaux sauvages sont porteurs de maladies qui peuvent être dangereuses pour l'homme ! L'exemple le plus récent est celui du pangolin, qui a été mis en cause dans la transmission du Covid-19 à l'homme, bien que la responsabilité de ce petit animal n'ait pas été prouvée ! Et le coronavirus n'est pas le seul concerné : certains considèrent que le VIH, le virus responsable du SIDA, se serait transmis à l'homme par un chasseur qui se serait coupé en dépeçant un singe infecté. Idem pour Ebola, maladie présente notamment chez la chauve-souris. Elle pourrait se transmettre à l'homme par la manipulation ou la consommation d'animaux infectés.

Au-delà des maladies présentes chez l'animal, il existe un risque sanitaire lié à l'absence de contrôle : cette viande n'est soumise à aucune surveillance ! Elle peut donc être vendue, même si elle est avariée après avoir passé plusieurs heures au soleil, sur les marchés. Elle peut aussi transporter des bactéries, des vers et autres parasites. 

La cuisson, une solution efficace

La plupart des risques liés à la consommation de viande de brousse peuvent être évités en respectant deux règles simples : 

  • Choisissez votre viande soigneusement, il faut qu'elle soit la plus fraîche possible : surveillez la couleur de la viande et son odeur pour vous assurez qu'elle n'est pas avariée.  
  • Cuisez votre viande à point ! La chaleur permet de tuer la plupart des virus et bactéries qui pourraient se développer  dans la viande.

Mais si on mange de la viande de brousse, il faut prendre quelques précautions explique Yap Boum II. "Par rapport au pangolin qui a été suspecté de transmettre le coronavirus à l'homme, on le fait bouillir entièrement avant de le manger au Cameroun, pour enlever notamment les écailles. En Chine, on va le manger quasiment cru ! Donc quelque part, ça ne veut pas dire qu'on doit tous devenir vegan mais qu'on doit être conscients du risque que nous prenons en nous rapprochant toujours plus de la nature". Malgré ce discours rassurant, depuis le début de la pandémie, la Chine a retiré les écailles de ce mammifère de la liste d'ingrédients de la médecine chinoise. Le Gabon a interdit sa vente, et le Cameroun a inauguré son premier centre de réhabilitation des pangolins. Pourtant, cet animal qui se nourrit de fourmis et de termites est toujours menacé d'extinction. 

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