Au Maroc les violences contre les femmes ont un coût exhorbitant

La violence physique, psychologique ou sexuelle fait de nombreuses victimes, surtout des femmes. Et ces violences ont un coût : accès aux soins de santé, à la justice, à la police... Sortir du cycle de la violence est rendu d'autant plus difficile par ces contraintes financières.

Sabrina El Faïz
Rédigé le , mis à jour le
Voilà comment le Maroc part en croisade contre la violence faite aux femmes (Illustration)
Voilà comment le Maroc part en croisade contre la violence faite aux femmes (Illustration)

Presque 3 milliards de dirhams. C’est le montant que coûteraient les violences physiques ou sexuelles faites aux femmes. Ce chiffre ressort d’une étude menée par le Haut commissariat au plan (HCP), entre février et juillet 2019, en association avec ONU Femmes. 12.000 personnes de 15 à 74 ans ont été interrogées, incluant aussi bien des personnes venant de zones rurales que des zones urbaines. 

Selon cette étude, les victimes de violence et leurs proches dépensent en moyenne 957 dirhams par victime. Ce chiffre correspond aux dépenses effectuées pour accéder aux différents services de santé, justice et police mais aussi pour l'hébergement d'urgence ou pour le remplacement de biens endommagés et comprend également la perte de revenus due à l'absentéisme au travail après une agression. Globalement, les femmes vivant en milieu urbain et qui sont victimes de violences doivent dépenser plus d'argent pour être prise en charge, avec une estimation à 1.000 dirhams par victime.

Le foyer conjugal, lieu d’insécurité  

Le danger est à la maison ! La plupart des femmes (70% selon l'enquête du HCP) sont en effet victimes de violences physiques et/ou sexuelles dans leur propre foyer. Et 13% des violences contre les filles ont lieu dans le contexte familial. Le fait d'être victimes chez elles complique encore plus les choses pour les femmes : l'agresseur peut contrôler leurs faits et gestes, leur argent... 

Se sortir de ces situations de violences est donc d'autant plus difficile, car il faut tout quitter et déménager, parfois même se cacher pour échapper à l'agresseur. Heureusement, les mentalités changent peu à peu : on écoute de plus en plus les victimes et les femmes osent prendre la parole pour demander de l'aide ! Il existe même des applis et des réseaux d'entraide pour les femmes victimes de violences, le tout est de les utiliser. Le premier pas pour sortir du cycle de l'emprise et des violences, c'est d'en parler et de demander de l'aide ! 

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