Togo : la dermatologie, parent pauvre de la santé !

Acné, vitiligo, gale, eczéma, cancer de la peau… Les maladies de la peau sont nombreuses et constituent une cause fréquente de consultation au Togo. Mais le pays fait face à une véritable pénurie de dermatologues.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Pour les adolescents, l'acné est une véritable injustice
Pour les adolescents, l'acné est une véritable injustice

Les patients sont à fleur de peau. A l’instar de plusieurs pays africains, le Togo manque cruellement de dermatologues. Il est vrai que les maladies de la peau engagent moins souvent le pronostic vital, mais elles figurent tout de même au quatrième rang mondial des pathologies reconnues comme affectant le plus la qualité de vie. 

Avec ses 8 millions d’habitants, le Togo ne compte que 16 dermatologues. C'est insuffisant. Le secteur de la santé de la peau souffre également de la mauvais répartition géographique des praticiens : 14 dermatologues sont installés à Lomé, la capitale. En même temps, les tarifs de consultation peuvent être très élevés puisque la moitié des dermatologues de la capitale exercent dans le privé. Conséquence : de nombreux Togolais se retrouvent dans l'incapacité de soigner des maladies de peau assez bénignes telles que l'eczéma, l'herpès ou la mycose. 

Manque d’investissements dans la dermatologie

Dépassé par les déserts médicaux, l'Etat ne favorise pas la formation de futurs dermatologues. Aujourd'hui, le diplôme spécialisé en dermatologie coûte 500.000 francs CFA/an sur quatre ans. Comme ce diplôme ne bénéficie d'aucune bourse, ce qui le rend inaccessible pour bon nombre d'étudiants en médecine. 

Afin de renforcer l’expertise dermatologique des agents de santé, la Société Togolaise de Dermatologie et des infections sexuellement transmissibles (SOTODERM) va former 100 agents de santé. Reste qu'il faudra motiver ces futurs praticiens à s'installer en province. Et ça, c'est loin d'être gagné ! 

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