Drépanocytose : comment le Mali y fait face

Alors que le Mali fait partie des pays les plus durement touchés par cette maladie génétique, le Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose (CRLD) de Bamako s'est imposé comme l'un des meilleurs remparts contre ce mal en Afrique de l'Ouest.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
La drépanocytose peut boucher les vaisseaux sanguins (photo d'illustration)
La drépanocytose peut boucher les vaisseaux sanguins (photo d'illustration)

330.000. C'est le nombre d'enfants qui naissent chaque année atteints de la drépanocytose, essentiellement en Afrique subsaharienne. Cette maladie transforme les globules rouges en une sorte de croissant, ce qui peut boucher les vaisseaux sanguins et provoquer des douleurs souvent insupportables. En plus de la douleur, ce mal - qui est très répandu au Mali -provoque une anémie (une diminution du taux d'hémoglobine dans le sang, c'est-à-dire la substance contenue dans les globules rouges qui transporte l’oxygène à travers le corps) et une plus grande sensibilité aux différentes infections. 

Au Mali, on estime que 12 à 17 % de la population présente une forme hétéroygote (qui ne présente aucun symptôme) de la drépanocytose. Selon les derniers rapports officiels, environ 1 à 3% des enfants nés à Bamako, Kayes ou encore Sikasso ont une forme grave de la maladie. Pourtant, cette maladie génétique héréditaire (qui est transmise par les parents et n'est donc pas contagieuse) reste méconnue et mal diagnostiquée. 

Un Centre pour améliorer la prise en charge des malades

Hormis quelques hématologues, seul le Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose (CRLD) de Bamako s'intéresse à la drépanocytose (qui est aussi appelée anémie falciforme). Ouvert depuis 2010, ce centre a pour missions de dépister la maladie, d’accueillir et d’hospitaliser les patients, de réaliser des campagnes de formation et d’information, de former les professionnels de santé mais aussi de mener des travaux de recherche clinique. Mais face à l'afflux des malades (10.000 par an), le CRLD a déjà atteint sa capacité d'accueil. Si bien qu'une unité de dépistage et de prise en charge a vu le jour, en 2017, à l'hôpital de Kayes, dans une région fortement touchée par cette maladie du sang. D'autres projets de décentralisation du Centre sont également programmés dans les quatre coins du pays. 

Aujourd'hui, le CRLD de Bamako joue un rôle capital dans la lutte régionale contre la drépanocytose, en accueillant des patients de la région mais aussi des pays voisins de la Guinée et la Mauritanie. Car si on ne guérit pas de cette maladie génétique, les médecins peuvent en revanche soulager les malades et prévenir l'apparition d'infections potentiellement mortelles pour le drépanocytaire (nom de la personne atteinte de cette maladie génétique héréditaire). D'où l'importance d'un dépistage rapide des enfants... 

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