VIH / Sida : en Tunisie, une association dénonce l'absence du préservatif féminin

Alors que l'on vient de célébrer, avant-hier, la journée mondiale de lutte contre le sida, une association dénonce l’augmentation inquiétante du nombre de femmes vivantes avec le VIH, tout en soulignant l'absence du préservatif féminin en Tunisie.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
En Tunisie, le nombre de femmes vivantes avec le VIH ne cesse d'augmenter (photo d'illustration)
En Tunisie, le nombre de femmes vivantes avec le VIH ne cesse d'augmenter (photo d'illustration)

La situation est inquiétante. En Tunisie, on estime que près de 6.500 personnes vivent avec le VIH. Mais seulement quelque 1300 personnes connaissent leur séropositivité. Des chiffres alarmants qui ont poussé l’Association tunisienne de prévention positive (ATP+) à tirer la sonnette d'alarme. 

A l'heure où la planète vit toujours à l'ère du coronavirus, Souhaila Ben Saïd, la présidente de l'ATP+ a tenu à rappeler qu'"être contaminé par un virus, risquer sa vie et celles des personnes qu’on aime, sans le savoir et sans le vouloir, (...) sont des situations vécues par les personnes vivantes avec le VIH depuis plusieurs années". Si son association regrette l’augmentation du nombre de femmes vivant avec le VIH/Sida sur le sol tunisien, elle dénonce les difficultés d'accès au préservatif féminin qui serait introuvable sur le marché local. Pourtant, le préservatif féminin est, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), "plus résistant que le préservatif masculin et peut être utilisé lors d’un rapport sexuel anal".  

Renforcement la lutte

L'infection à VIH, le virus à l'origine du sida, est très souvent sans aucun symptôme. Comme les personnes ne se sentent pas malades, elles ne ressentent pas le besoin de se faire dépister. A l'image du Maroc et de l'Algérie, la Tunisie a longtemps été une terre rebelle au VIH/Sida. Mais contrairement à ses voisins maghrébins, le pays du jasmin est à la traine en matière de dépistage. Seulement 20% des personnes vivant avec le VIH en Tunisie connaissent leur séropositivité, contre environ 75% au Maroc. 

Pour améliorer la lutte contre le VIH/Sida, l’ATP+ encourage les autorités à : 

  • Décentraliser et diversifier les services de dépistage et de soins sur tout le territoire tunisien
  • Abolir toutes les lois punitives
  • Lutter contre la discrimination dans le milieu hospitalier
  • Considérer les femmes comme populations clés
  • Adopter la PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) et le TPE (Traitement Post-Exposition)

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