Maroc : pourquoi la baisse des tests devrait inquiéter?

Après plus de 40 semaines de crise sanitaire due au coronavirus, les Marocains ne sont plus aussi nombreux à se rendre volontairement dans les unités de dépistage. Pourquoi ? Faut-il s'en inquiéter ? AlloDocteurs Africa vous dit tout.

Sabrina El Faïz
Rédigé le , mis à jour le
Des laboratoires tunisiens privés sont habilités à tester le coronavirus (photo d'illustration)
Des laboratoires tunisiens privés sont habilités à tester le coronavirus (photo d'illustration)

A l'approche du lancement de la campagne de vaccination contre le coronavirus, le Maroc met les bouchées doubles en termes de préparatifs. Dans les grandes, comme les petites villes, les simulations sont en cours afin de calculer le temps nécessaire par personne pour une vaccination rapide et efficace.

Face à cet enthousiasme, notamment avec l’arrivée imminente des vaccins Sinopharm et AstraZeneca, les Marocains lâchent du lest et boudent les unités de dépistage du Covid-19. Depuis quelques semaines, les résultats sont flagrants : les chiffres sont en baisse. Au 9 octobre 2020, le nombre de dépistages quotidiens dépassait les 25.000 tests, pour s’établir en dessous de la barre des 10.000 au 9 décembre de la même année, soit deux mois, à peine, plus tard. Si cela inquiète, c’est notamment dû aux nombres de cas admis en réanimation et de décès, qui ne baissent pas.

Selon le bilan du 4 janvier, le Maroc a enregistré 53 nouveaux décès, et 656 nouveaux cas ont été identifiés. Une situation qui préoccupe les professionnels de la santé. Ces derniers s’inquiètent de voir jaillir une troisième vague suite au réveillon du nouvel an, pourtant sous haute sécurité.

Quelques explications

Certaines théories pourraient sans doute justifier la baisse du nombre de tests de dépistage réalisés. A commencer par la supposée pénurie des tests PCR. Alors qu’ils étaient importés de Chine, les kits sont de moins en moins accessibles. Ce qui a poussé le royaume à se lancer dans la production de kits de dépistage du coronavirus. Mais la raison de la baisse du nombre de tests pourrait aussi avoir un rapport avec... les tests antigéniques. Car depuis leur apparition sur le sol marocain, ces examens rapides séduisent de plus en plus de concitoyens et notamment les habitants de Casablanca.

Et puis, il y a toutes les autres raisons, tout aussi plausibles : un découragement après plus de 40 semaines de lutte contre la pandémie de Covid-19, une lassitude à l'approche du lancement de la campagne de vaccination, une flemme face aux longues heures d’attente pour réaliser un test de dépistage dans les services publics, une peur de contracter le virus dans ces lieux surpeuplés... 

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