Paludisme, un fléau qui résiste au Burundi

Au Burundi, la flambée du paludisme ne faiblit pas. Depuis le début de l'année, plus de 7 millions de cas ont été enregistrés !  Mais pourquoi le pays n'arrive pas à se débarrasser de cette maladie ? AlloDocteurs.Africa fait le point.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Le moustique du genre anophèle est le principal vecteur du palu
Le moustique du genre anophèle est le principal vecteur du palu

Le paludisme frappe de plein fouet le Burundi. Plus de 7 millions de cas ont été enregistrés depuis le début de l’année, soit 1 million de plus en seulement deux mois. Un chiffre inquiétant dans un pays qui compte pas loin de 12 millions d'habitants, même si une seule personne peut attraper le paludisme - qu'on appelle aussi malaria - à plusieurs reprises.

Il suffit de passer un séjour de plus de 6 mois, dans une zone sans risque, pour perdre son immunité. Cette maladie parasitaire, transmise par la piqûre d'un moustique, a même tué plus de 2500 personnes cette année. Soit plus que l'épidémie de la maladie à virus Ebola dans la RDC voisine. 

Pourquoi le Burundi est sévèrement frappé

En mars dernier, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a signalé que près de 125.000 Burundais ont été déplacés. 55% d'entre eux sont des femmes. Quatre ans après la crise politique et économique qu'a traversé le pays, ce sont plus de 300.000 Burundais qui ont cherché refuge dans les pays voisins. Ce qui favorise la flambée du paludisme :

"Certains groupes de la population courent un risque beaucoup plus élevé que d’autres de contracter le paludisme et d’être gravement atteints: les nourrissons, les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les personnes porteuses du VIH ou atteintes du sida, les migrants non immunisés, les populations itinérantes et les voyageurs", rappelle l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). 

Résistance aux médicaments

Cette flambée du paludisme s'explique aussi par la résistance aux médicaments et "de mauvaises habitudes qui rendent les gens de plus en plus exposés aux piqûres des moustiques (comme l'utilisation de cuisines extérieures et une distribution limitée de moustiquaires)", explique le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

Mais même si la majorité des districts sanitaires du Burundi connaissent des proportions épidémiques du paludisme selon l'OMS, les autorités n'ont pas encore déclaré une épidémie. Mais jusqu'à quand ?

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