Diabète, hypertension... le Sénégal veut en finir avec "la supercherie" des tradipraticiens

Si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les tradipraticiens d'Afrique jouent un rôle important dans les soins aux populations, le Sénégal pourrait bientôt lancer la chasse aux charlatans de la médecine.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
La gomme arabique, qui est produite par le gommier, aurait des vertus contre l'hypertension selon certains tradipraticiens
La gomme arabique, qui est produite par le gommier, aurait des vertus contre l'hypertension selon certains tradipraticiens

Artemisia, neem, feuilles de baobab, gomme arabique… En Afrique, de nombreux arbres et plantes sont réputées pour soigner le paludisme, les problèmes de foie ou encore renforcer le système immunitaire. Mais depuis quelques mois, elles auraient une nouvelle vertu : prévenir ou soigner le nouveau coronavirus. 

Que ce soit à Rabat, Dakar, Bamako, Lomé, Nouakchott ou Conakry, les remèdes naturels sont très prisés, au grand dam des autorités scientifiques, comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui martèle qu’aucun médicament, naturel ou chimique, n’a encore fait ses preuves pour guérir du Covid-19. Mais le coronavirus n'est pas le seul mal à attirer les adeptes de médecine douce ou de charlatanisme. Au Sénégal par exemple, nombreux sont les marabouts et les tradipraticiens qui proposent des solutions inattendues pour soigner le diabète ou l'hypertension artérielle, deux maladies dont on ne guérit pas normalement... 

"Une publicité mensongère"

Face à cette situation, l’Ordre national des médecins du Sénégal appelle les autorités compétentes à "arrêter la supercherie" et en finir avec les "agissements d’une personne établie à Ngaye Meckhé, dans le département de Tivaouane, qui se targue de pouvoir guérir des maladies telles que le diabète et l’hypertension artérielle".  

Aujourd'hui, l’Ordre national des médecins du Sénégal regrette que de nombreux patients arrêtent leurs traitements uniquement "pour utiliser ses potions". Très suivi sur les réseaux sociaux, ce tradipraticien (personne qui dispense une médecine traditionnelle) vante ses mérites, avec "une publicité mensongère" et "des témoignages de certaines personnes attestant de leur guérison" explique l'Ordre national des médecins dans un communiqué. Une publication qui trouve beaucoup d’écho dans un pays où les traditions restent profondément ancrées et la médecine par les plantes très répandue. De quoi pousser les médecins sénégalais à parler des "dangers encourus" par les personnes qui font appel à ce guérisseur. 

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