Coronavirus : le Tchad continue avec la chloroquine, le Gabon se questionne

Malgré la publication récente d'une nouvelle étude concluant à l'inefficacité de la chloroquine et l'hydroxychloroquine pour traiter le coronavirus, le Tchad maintient son traitement et le Gabon s'interroge.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
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Le Cameroun veut fabriquer sa chloroquine (photo d'illustration)
Le Cameroun veut fabriquer sa chloroquine (photo d'illustration)

Après le Maroc, l'Algérie et le Sénégal, c'est au tour du Tchad de maintenir "pour le moment" son protocole consistant à donner aux malades du Covid-19 de la chloroquine associée à l'antibiotique azithromycine. "Nous constatons qu'il y a beaucoup de débats autour de cette question, mais en attendant des recherches approfondies avec des résultats probants, nous continuons notre protocole", explique le professeur Ali Moussa, chargé de prise en charge de cette maladie infectieuse. 

Au Gabon, le ministre de la Santé, Max Limoukou, a convoqué, pour ce jeudi, une réunion d'experts et de responsables afin de décider si les médecins doivent continuer ou non d'administrer aux malades hospitalisés de l'hydroxychloroquine associée à l'azythromicine, comme ils le font depuis avril et comme le font également les praticiens sénégalais, a dit le  conseiller en communication du ministère, Lionel Ndong Eyeghe.

Un protocole contesté 

La chloroquine, cette molécule pas chère, connue dans tout le continent, est une source d'espoir dans une Afrique où la plupart des systèmes de santé semblent fragiles. Que ce soit au Sénégal, au Tchad, au Cameroun, au Bénin ou au Burkina Faso, les autorités sanitaires administrent la chloroquine ou son dérivé, l'hydroxychloroquine, aux malades du Covid-19. Et ce, même si une nouvelle étude menée sur près de 15.000 malades montre que la chloroquine et son dérivé l'hydroxychloroquine ne bénéficient pas aux patients hospitalisés et augmentent même le risque de décès et d'arythmie cardiaque.

A la suite de cette publication, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a même suspendu par précaution les essais cliniques qu'elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays. Pour l'heure, la Tunisie est le seul pays africain à avoir renoncé à la chloroquine et l'hydroxychloroquine.  

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