Journée mondiale de l'eau : quand l'or bleu devient un danger pour la santé

C'est la journée mondiale de l'eau ! AlloDocteursAfrica revient sur l'importance de cette ressource vitale, qui reste difficile d'accès à plus de 2 milliards de personnes dans le monde.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
Au Tchad, l'accès à l'eau potable est toujours compliqué
Au Tchad, l'accès à l'eau potable est toujours compliqué

On ne l'appelle pas l'or bleu pour rien ! En 2021, plus de 2 milliards de personnes dans le monde n'ont pas d'accès simple et rapide à l'eau salubre, que ce soit pour l'eau potable ou leurs besoins d'hygiène de base. Et l'Afrique ne fait pas exception. A l'occasion de la journée mondiale de l'eau, ce 22 mars, AlloDocteursAfrica revient sur les risques sanitaires liés à l'utilisation et la consommation d'eaux non salubres. 

En Afrique subsaharienne, moins de 30% de la population a accès à un système sûr de distribution d'eau potable ou à une installation de lavage des mains de base. Et moins de 20% bénéficient d'un système d'assainissement de l'eau. Ce manque d'eau et de structures d'hygiène a de nombreuses répercussions sur la vie des Africains, et notamment sur le plan de la santé. 

L'eau, vecteur de maladies

L'eau est une force vitale. Mais lorsqu'elle n'est pas propre, elle peut au contraire devenir un danger pour la santé. Chaque année, près de 830.000 décès suite à des diarrhées dues au manque d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène des mains. Diarrhées, choléra, schistosomiase, polio... Autant de maladies véhiculées par des eaux impropres et dont les plus jeunes sont les premières victimes : au Nigeria par exemple, près d'un enfant sur trois manque d'eau pour couvrir ses besoins journaliers. Au niveau mondial, environ 300.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de maladies liés à leur consommation d'eau.

Au total, 450 millions d'enfants vivent dans des zones où l'accès à l'eau est fortement ou extrêmement préoccupant selon les dernières données recueillies par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Une eau de mauvaise qualité peut aussi avoir des répercussions sur l'alimentation. 50 % de l’ensemble des cas de dénutrition sont associés à des diarrhées ou des maladies parasitaires. Une dénutrition qui touche d'abord les femmes : dès la grossesse la malnutrition se fait sentir, avec à la clé des accouchement prématurés et des bébés en sous-poids, qui auront plus de chance de souffrir de malnutrition tout au long de leur croissance. 

Une richesse sanitaire et sociale

L'eau est plus que jamais un outil clé de la santé : avec la pandémie de Covid-19, les besoins en ont augmenté. Le lavage régulier des mains, avec de l'eau propre et du savon, est devenu un élément essentiel de la lutte contre le virus. Les masques de protections en tissu, très populaires en Afrique, doivent être lavés régulièrement. Mais l'accès à l'eau n'est pas qu'un enjeu sanitaire. C'est aussi un point fondamental de la lutte pour l'égalité hommes-femmes. 

Dans 61 pays, ce sont les femmes et les filles qui sont chargées de transporter l'eau dans 8 ménages sur 10. Elles souffrent aussi du manque de sanitaires propres et modernes, qui complique le maintient d'une bonne hygiène menstruelle et représente un danger lorsqu'elles doivent quitter leur foyer seules pour faire leurs besoins... Manquer d'eau, c'est donc bien plus qu'avoir soif. Les conséquences en matière de sécurité alimentaire, de santé et d'égalité sont nombreuses et risquent de s'aggraver avec le réchauffement climatique. En  2021, il est donc d'autant plus urgent de contribuer à un accès équitable à une eau propre pour tous !

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