Coronavirus : les gestes barrières nous plombent-ils le moral ?

On a tous appris à les adopter : les gestes barrières font désormais partie de nos vies. Lavage des mains, port du masque, tousser ou éternuer dans son coude... mais aussi ne pas s'embrasser, se câliner bref, eviter au maximum les contacts physiques. Une restriction qui a des conséquences insoupçonnées sur la santé mentale.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
Le câlin a un pouvoir apaisant et anti-dépresseur (Image d'illustration)
Le câlin a un pouvoir apaisant et anti-dépresseur (Image d'illustration)

La pandémie nous a obligés à prendre de nouvelles habitudes, comme le port du masque. Mais en adoptant les gestes barrières, on a dû abandonner certaines choses : fini les embrassades et les câlins ! Le toucher est pourtant un sens important, qui joue un rôle clé dans la production de certaines hormones associées au bien-être. À l'occasion de la journée internationale du câlin, ce 21 janvier, on vous explique pourquoi les gestes barrières peuvent participer à un sentiment de déprime générale. 

Pour les personnes vivant seules, le coronavirus a amené une nouvelle forme de solitude. Entre confinement, couvre-feu et télétravail, si on n'habite pas en coloc ou avec son conjoint, sa famille... on se retrouve parfois soudainement à passer des heures, voire des jours seul. Et quand on finit par voir du monde, on se tient à bonne distance, on évite de se toucher. Conjuguée avec le climat très angoissant dans lequel nous vivons tous depuis bientôt un an, cette distance forcée joue sur le moral. 

Le câlin, producteur d'ocytocine

Lorsqu'on fait un câlin à quelqu'un pendant au moins 20 secondes, le corps réagit en sécrétant une hormone appelée ocytocine. On la surnomme l'hormone de l'attachement, ou du bonheur. Produite par le cerveau, elle a un effet apaisant et engendre une sensation de bien-être immédiat. L'ocytocine est en fait l'opposé du cortisol, une hormone qui transforme les réserves de graisse en énergie avant de les distribuer dans le corps, mais qui est aussi sécrétée par le corps lorsque que vous êtes dans une situation de stress. Or, depuis presque un an, on vit dans le stress quasi permanent de la pandémie, avec en plus, l'impossibilité pour beaucoup de trouver du réconfort dans un geste aussi simple qu'un câlin ! 

L'ocytocine joue de multiples rôles. Elle entre en jeu dans les relations sociales, la confiance en soi et en l'autre, la reconnaissance des visages et des émotions et elle diminue l'anxiété et les douleurs, donne un sentiment de sécurité, favorise le rapprochement entre les personnes. Des études ont même prouvé qu'être touché et câliné régulièrement pouvait agir comme un anti-dépresseur naturel et booster le système immunitaire ! Autant dire que lorsqu'on manque de câlins, et donc d'ocytocine, la déprime n'est pas loin. Heureusement, alors que les campagnes de vaccinations débutent à travers le monde, on peut espérer un retour à la normale et s'accrocher à l'idée de pouvoir à nouveau étreindre ceux qu'on aime. Et pour ceux qui ont la chance de vivre avec leur famille, leur conjoint, ou en coloc, AllodocteursAfrica vous conseille de les serrer fort dans vos bras... mais seulement après vous être lavé les mains (et avec un masque) ! 

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