Cancer du sein : Pourquoi les Algériennes doivent se battre pour se soigner ?

En Algérie, les femmes ont plus de chances de mourir d'un cancer du sein. Mais pourquoi ? AlloDocteurs.Africa vous en dit plus

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Le dépistage précoce est important pour prévenir le cancer du sein
Le dépistage précoce est important pour prévenir le cancer du sein

Le cancer du sein tue 10 Algériennes par jour. Avec plus plus de 3500 décès par an, le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes en Algérie. Ces chiffres macabres pourraient même être revus à la hausse dans un pays qui enregistre plus de 12.000 nouveaux cas de cancer du sein chaque année. 

Si plusieurs progrès ont été enregistrés en matière de traitement du cancer du sein, notamment grâce au plan national de lutte contre le cancer 2015-2019 et l'ouverture de plusieurs nouveaux établissements dédiés au cancer, l'Algérie est toujours à la traîne. Déjà en retard sur la riposte mondiale contre le VIH/Sida, le pays semble dépassé par la progression du cancer du sein. On estime aujourd'hui que plus de 20.000 cancéreux (nom des personnes qui souffrent d'un cancer) attendent leur rendez-vous en radiothérapie sur tout le territoire. En plus de ça, les malades font souvent face à la rupture récurrente de médicaments.

Entre discrimination et répudiation 

Chez nous plus qu'ailleurs, la femme qui souffre d'un cancer du sein est discriminée, rejetée par les siens. Chaque année, des centaines de malades sont répudiées par leur mari à cause d'un cancer et éventuellement, une ablation du sein. Résultat, bon nombre de femmes touchées par ce cancer n'osent pas se faire dépister. Une erreur regrettable vu que le cancer du sein peut être guéri, s'il est détecté tôt. Et quand ces maladies apprennent le diagnostic, elles refusent d'en parler avec leurs maris, de peur d'être abandonnée. 

Alors que beaucoup de personnes pensent - à tort - que le cancer du sein est contagieux, la société n'arrange pas les choses. Les malades sont considérées comme des "demi-femmes", alors que la plupart d'entre elles ne peuvent même pas se permettre des opérations de chirurgie reconstructive à cause d'une longue liste d'attente dans le secteur public, ou des coûts très élevés dans le secteur privé. Comme quoi, il reste encore beaucoup à faire ! 

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