Maintien du confinement : les Marocains préfèrent en rigoler

Confiné depuis mi-mars pour faire face à la pandémie de coronavirus, le Maroc opte pour un "allégement progressif" du confinement, tout en maintenant des restrictions sévères dans les grandes villes du royaume. De quoi pousser les Marocains à réagir avec humour.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Les principales artères de Casablanca sont dépeuplées en cette période de confinement
Les principales artères de Casablanca sont dépeuplées en cette période de confinement  —  AlloDocteurs Africa

Le Maroc est toujours calfeutré. Si la pandémie de coronavirus (Covid-19) semble stagner au royaume, l'état d'urgence sanitaire a été prolongé d'un mois, jusqu'au 10 juillet. En parallèle, le pays a été "divisé" en deux zones distinctes, vu les "écarts sanitaires entre régions". De quoi pousser de nombreux Marocains à réagir, non sans humour, face à cette situation. 

Si la "zone 1", qui concerne les régions les moins peuplées, les petites et moyennes villes, retrouve une vie presque normale (déconfinement, circulation sans permis spécial, réouverture des espaces publics en plein air), la zone 2 reste confinée jusqu'à nouvel ordre. Les habitants de Casablanca, Rabat ou encore Marrakech vont devoir rester chez eux pour une période indéfinie, alors que les déplacements restent soumis à autorisation exceptionnelle et que les enfants ne peuvent toujours pas sortir. "Le confinement est difficile, mais nous a permis de sauver des vies", s'est justifié le Premier ministre Saad-Eddine El Othmani mercredi devant le Parlement.

Une explication qui ne semble pas convaincre des Marocains qui sont confinés depuis la mi-mars. Très vite, sur les réseaux sociaux, le hashtag #zone1 a pris rapidement la tête des tendances sur Twitter au Maroc. Dans l'ensemble, le ton général est à l'ironie et le sarcasme, deux outils efficaces pour mieux tourner en dérision le maintien du confinement. 

"Les indicateurs sanitaires s'améliorent"

Avec la prolongation de l'état d'urgence, le port du masque reste obligatoire, les rassemblements interdits, les mosquées, salles de cinéma et théâtres fermés, les restaurants et cafés limités aux commandes à emporter. Mais, "les Marocains veulent la levée du confinement (...) des millions d'entre eux se sont appauvris, sans perspective", fustige Abdellatif Ouahbi, à la tête du Parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition).

Face à quelques députés remontés,  le premier ministre a pourtant précisé que "les indicateurs sanitaires s'améliorent". Avant d'ajouter que "le taux de létalité est de 2,5% et 92% des cas sont légers ou asymptomatiques. Mais la situation diffère d'une région à une autre, de temps à autre un foyer de contamination apparaît".  A la date du 11 juin à 16h, le Maroc recensait 8.455 malades du nouveau coronavirus (Covid-19), dont 210 décès.  

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