Les nouveau-nés bisexués enfin reconnus au Maroc

L’article 28 vient éclairer la situation juridique des bébés nés hermaphrodites, leur permettant d’être reconnus comme tel sur le livret de l’état-civil, avant un choix autorisé lors de leur majorité. Un vrai pas en avant pour les parents et les nouveau-nés bisexués.

Sabrina El Faïz
Rédigé le , mis à jour le
Les nouveau-nés marocains qui porteraient les deux organes (féminin et masculin) seront enregistrés comme enfants nés bisexués.
Les nouveau-nés marocains qui porteraient les deux organes (féminin et masculin) seront enregistrés comme enfants nés bisexués.

Une petite révolution. Au Maroc, la Chambre des représentants vient d’approuver le projet de loi sur la réforme de l’état-civil. Vu de loin, cela ressemble à une simple digitalisation. Mais en réalité, ce projet de loi revient sur une question très importante : celle de l’identité des bébés nés bisexués, ou hermaphrodites.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, dans sa publication du 8 juillet, les nouveau-nés qui porteraient les deux organes (féminin et masculin) seront enregistrés comme enfants nés bisexués sur le livret de l’état-civil. Ils pourront aussi choisir leur sexe le jour de leur majorité. Les enfants nés bisexués sont divisés en trois catégories par les psychologues, sociologues ou encore par les sexologues. A commencer par les bébés qui naissent avec deux organes différents, les nouveau-nés avec un sexe féminin et des organes génitaux masculins visibles, ou encore avec un sexe masculin et des organes féminins apparents.

Pas de troisième sexe

S’il s’agit d’une belle avancée, en termes juridiques, l’article 28 ne couvre finalement qu’une partie du livret de l’état-civil. Une troisième case qui porterait le nom de troisième sexe ne verra pas le jour sur ce papier officiel. Les parents devront cocher la case féminin ou masculin, et l’enfant pourra la changer s’il le désire à sa majorité. Le livret comprendra toutefois la reconnaissance de l’état médical de l’enfant.

La loi oblige aussi les parents à soumettre leur enfant à des examens génétiques, afin de déterminer son système XY, à savoir une dominance féminine avec les chromosomes XX ou masculine avec les chromosomes XY. Par ailleurs, l’article 28 précise un enregistrement de l’état de naissance de l’enfant dans son casier judiciaire, pour éviter qu’il soit victime de chirurgie clandestine qui pourrait impacter son état de santé physique ou psychique. Si jusque-là de nombreux hermaphrodites ont été poursuivis en justice pour homosexualité et atteinte aux mœurs, ce ne sera plus le cas avec l’adoption de ce projet de loi.

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