Confinement au Maroc : hausse des violences conjugales

Alors que le confinement court officiellement jusqu'au 10 juin au Maroc, la Fédération des ligues des droits des femmes (FDLF) a enregistré plus de 1000 actes de violence faite aux femmes depuis l'instauration de l'état d'urgence sanitaire.

Ammar Belahcen
Rédigé le , mis à jour le
Les violences conjugales ont augmenté au Maroc, depuis le début du confinement (photo d'illustration)
Les violences conjugales ont augmenté au Maroc, depuis le début du confinement (photo d'illustration)

Le constat est sans appel. Depuis le début du confinement obligatoire au Maroc décrété à la mi-mars, les violences conjugales augmentent. Face à cette situation, de nombreuses associations ont exhorté les autorités à apporter "une réponse d'urgence aux violences faites aux femmes pendant la pandémie de Covid-19".

Si la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF) a mobilisé, dès le 16 mars, les centres du réseau INJAD contre la violence basée sur le genre, la FLDF estime aujourd'hui que plus de 1000 actes de violence faite aux femmes ont été enregistrés depuis le début du confinement. Dans le détail, ce sont les violences psychologiques qui viennent en tête (49%), suivies de la violence économique (27.3%) et la violence physique (16.5%), ainsi que certains cas de violence sexuelle.

Une femme sur deux victime d'une forme de violence 

Selon des statistiques officielles, plus d'une femme sur deux a été victime d'une forme de violence au Maroc en 2019. Une loi contre les violences faites aux femmes est entrée en vigueur en 2018, rendant pour la première fois passible de peines de prison des actes "considérés comme des formes de harcèlement ou de mauvais traitement". 

Le texte est toutefois jugé insuffisant par une trentaine d'associations féministes. "Déjà élevé, le taux des violences risque d'augmenter à cause des tensions constatées au sein des foyers, avec des pressions liées à la situation de confinement en famille", préviennent ces ONG. 

Si la ligne téléphone de la FLDF reçoit beaucoup plus d'appels que d'habitude, la fédération n'hésite pas à alerter sur le cas critique de certaines femmes victimes de violences... mais pour l'heure, il n'y a pas de réelle augmentation du nombre d'affaires du côté de la justice.

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