Lutte contre le cancer : le Maroc accélère sa riposte à l'ère du Covid-19

Alors que les différents types de cancer continuent de gagner du terrain au Maroc, la pandémie de coronavirus (Covid-19) retarde les diagnostics et les traitements indispensables pour les malades.

Sabrina El Faïz
Rédigé le , mis à jour le
L'Algérie veut améliorer l'efficacité de la prise en charge des malades (photo d'illustration)
L'Algérie veut améliorer l'efficacité de la prise en charge des malades (photo d'illustration)

C'est un problème de santé publique ! Au Royaume, le nombre de nouveaux cancers détectés ne cesse d'augmenter. En 2020, plus de 59.000 nouveaux cas de cancer et 35.000 décès des suites de ces maladies ont été enregistrés sur le sol marocain. Et selon les dernières statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus d'un million de cas ont été recensés sur le continent africain en 2020. Pourtant, 40% de ces cancers sont potentiellement évitables, si la population se faisait dépister, s’alimentait de façon équilibrée et pratiquait une activité physique régulière.

Mais à l'heure où le Maroc est encore submergé par le coronavirus, les malades du cancer subissent de plus en plus des retards de traitement. Depuis l'apparition du Covid-19 sur le sol marocain, de nombreux centres de lutte contre le cancer ont reporté des consultations de surveillance et des opérations jugées non urgentes. De quoi aggraver l'état de santé des personnes diagnostiquées et retarder la détection des nouveaux cas de cancer.  

Accélérer la riposte

Après avoir développé ses capacités de traitement et faciliter l'accès aux médicaments à travers le Plan National de Prévention et de Contrôle du Cancer 2010-2019, le Maroc veut aujourd'hui accélérer sa riposte. Il y a quelques mois, le chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, a annoncé la mise en place d’un Plan National de Prévention et de Traitement du Cancer 2020-2029. Ce nouveau plan vise à consolider et pérenniser les acquis, tout en corrigeant les insuffisances identifiées, particulièrement celles relatives à la qualité des soins. 

Si les médicaments contre le cancer sont de plus en plus accessibles, les autorités veulent aujourd'hui réduire les taux d’incidence et de mortalité liés au cancer et améliorer la qualité de vie des malades et de leur entourage. Pour cela, elles n'hésitent pas à miser sur la prévention des cancers évitables. Alors que le fardeau du cancer du col de l'utérus pèse lourdement sur l'Afrique d’une manière inéquitable, le Royaume veut prévenir cette forme de cancer, grâce notamment à la vaccination, au dépistage précoce et au traitement. C'est ce qui a motivé la généralisation de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus pour l’ensemble des filles âgées de 11 ans. Dès 2021, quelque 350.000 filles seront ainsi concernées par cette opération dans le but d’éradiquer ce type de cancer pour les générations montantes, sachant que l'on enregistre environ 1.500 nouveaux cas par an et que le traitement individuel nécessite autour de 100.000 DH.

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