Comment le Coronavirus a éloigné les Marocains fragiles des soins

La crainte de contamination à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) et le manque de moyens limitent l’accès aux services de santé en période de confinement. Tel est le résultat, sans équivoque, du Haut Commissariat au Plan (HCP) sur la situation de la santé au royaume chérifien.

Ammar Belahcen
Rédigé le , mis à jour le
Presque centenaire, le vaccin BCG pourrait permettre de lutter contre le coronavirus (photo d'illustration)
Presque centenaire, le vaccin BCG pourrait permettre de lutter contre le coronavirus (photo d'illustration)

C’est un rapport qui accuse et qui parle d'un mur auquel se heurte de nombreux Marocains : le mur de l'argent, une situation aggravée par l'épidémie de Coronavirus. "Le non accès aux services de santé pour les citoyens est, principalement, dû au manque de moyens", pointe le Haut Commissariat au Plan (HCP). Concrétement, ce sont ainsi plus d'un tiers des maladies chroniques et passagères et plus d'un quart des services de santé maternelle qui ne sont pas assurés par manque de moyens.

S’agissant des services de santé reproductive, 36% des citoyens évoquent la crainte d’être contaminé au virus  du Covid-19 comme raison de non accès à ces services. Cette crainte est aussi à l’origine du renoncement à la vaccination des enfants de moins de 5 ans pour un cas sur deux. Ladite note fait également savoir que les contraintes d’accès aux services de santé apparaissent comme des difficultés non négligeables pour les soins de santé maternelle et la vaccination des enfants de moins de 5 ans dans un quart des cas.

Maladies chroniques, une autre histoire

Par ailleurs, le rapport souligne que parmi les 11,1% de personnes souffrant de maladies chroniques ayant nécessité un examen médical durant le confinement, près d'un sur deux n'a pas eu accès à ces services, les ruraux (53,2%) plus que les citadins (41,4%), les plus pauvres (48%) plus que les plus aisés (37%) et les enfants âgés de 6 à 14 ans (64,2%) plus que ceux de moins de 5 ans (39,2%). Autant d'inégalités à intégrer pour l'Etat pour protéger les plus fragiles.... Pour les maladies passagères nécessitant une consultation, même problème : 37% des Marocains n’ont pas pas eu accès aux soins nécessaire.

Cette enquête a été menée du 15 au 24 juin sur un échantillon représentatif de plus de 2.000 ménages. Le but était d'étudier l'impact du Covid sur la Santé des Marocains et ses répercussions sur les différentes couches de la population marocaine en termes d’accès aux produits de base, à l’éducation, à la santé, à l’emploi et au revenu... Pour remédier aux difficultés qui en ressortent clairement, la balle est maintenant dans le camp du gouvernement.

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