Faute de couveuse, la méthode kangourou a la cote !

Ce contact peau-à-peau précoce, continu et prolongé de jour comme de nuit, du nouveau-né prématuré avec sa mère a marqué "Journées scientifiques" du Réseau mère-enfant de la région des Hauts Bassins (REME /HB).

Aminata Sanou
Rédigé le , mis à jour le
Faute de couveuses, des mères ont perdu leurs enfants
Faute de couveuses, des mères ont perdu leurs enfants

Connaissez-vous les soins kangourous ? "C’est le contact peau-à-peau précoce, continu et prolongé de jour comme de nuit, du nouveau-né prématuré avec sa mère, (ou toute autre personne) puis enveloppé de tissus, à l’image du kangourou (l’animal) qui porte son petit. Jusqu’à ce que le poids du nouveau-né atteigne 2 kilos", explique le Professeur agrégé Adolph Der Somé. "Pendant cette période, le lait maternel est l’aliment recommandé pour les bébés prématurés", précise celui qui est aussi le coordinateur du Réseau mère-enfant des Hauts Bassins (REME /HB).

Ce réseau de périnatalité est une initiative des professionnels de la santé de la région des Hauts Bassins en vue d’oeuvrer dans un cadre non institutionnel, à la promotion de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (SMNNE) au Burkina Faso. Premier du genre en Afrique, il a tenu la 4 Edition de ses "Journées scientifiques", conjointement avec celles de la Société de Gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB). Les réflexions de ce rendez-vous des experts de la santé maternelle et infantile ont convergé sur la nécessité de promouvoir ces "Soins maternels Kangourou". 

Bénin, Centrafrique, Côte-d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal invités

D’autres thèmes comme la planification familiale,  la prévention et contrôle des infections en salle d’accouchement et en néonatologie ainsi que la malnutrition ont été abordés au cours de ces "Journées scientifiques". Des recommandations formulées par les participants venus de France et 6 pays d’Afrique (le Bénin, la Centrafrique, la Côte-d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal) et de leurs pairs du Burkina.

Programme phare, cette extension des réseaux mère-enfant au Burkina Faso et en Afrique et l’harmonisation des approches et outils pour la mise en place des unités mères kangourou dans les pays ayant reçu la formation Soins mères Kangourou (SMK).

Une couveuse pour 5 prématurés...

Le choix de la promotion de cette méthode s’explique par l’insuffisance de couveuses au Burkina Faso. En 2017, le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (le plus grand hôpital du pays) disposait seulement de 6 couveuses fonctionnelles sur un besoin de 30 couveuses. Soit un taux de 20% des besoins en couveuses !

Faute de couveuses, une mère a perdu ses  jumelles prématurées en 2016. Grace à un appel à l’aide lancé plutôt par cette mère éplorée, des activistes de la société civile ont organisé un financement participatif qui s’est soldé par une remise de  cinq couveuses au Ministère de la santé. Mais ce don est loin de couvrir les besoins réels. D'où ce besoin de kangourous !

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