En Afrique, la lutte contre le VIH/Sida est ralentie par les inégalités et discriminations. Un constat sur lequel l'ONUSIDA tire la sonnette d'alarme dans son dernier rapport.
"Les injustices et les inégalités sociales, les droits bafoués des citoyens et citoyennes, ainsi que la stigmatisation et la discrimination entravent la lutte contre le VIH et les Objectifs de développement durable", y explique Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. Tout en rappelant que l'union fait la force : "la solidarité dont font preuve les femmes, les jeunes, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur(se)s du sexe, les consommateur(rice)s de drogue et les personnes transgenres a transformé l’évolution de l’épidémie de sida".
Accepter toutes les communautés
Selon plusieurs organisations de Santé, l'Afrique ne pourra vaincre le sida que si les droits humains sont garantis à tous et à toutes. Mais le chantier semble immense : rien qu'en Afrique subsaharienne, les jeunes femmes et les filles représentent 80% des nouveaux cas parmi les ados. Une situation qui s'explique notamment par la difficulté d'accéder aux moyens de contraception.
Dans un continent où l'on continue de juger et de condamner des personnes pour leur identité et leur orientation sexuelle, ces populations doivent "souvent entrer dans la clandestinité et se cacher, et perdent ainsi leur droit à la santé". De quoi inquiéter l'ONUSIDA qui rappelle l'importance de considérer ces personnes "comme des citoyennes et des citoyens à part entière jouissant de leur droit à la santé et profitant de services qui les protègent du VIH ainsi que leurs partenaires". Mais visiblement, il reste encore beaucoup à faire...