Paludisme, choléra... Le Burundi face aux épidémies

Le Burundi fait face à une double menace avec les épidémies de paludisme et de choléra.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Le premier stade du moustique, après le stade des oeufs, est donc la larve de moustique
Le premier stade du moustique, après le stade des oeufs, est donc la larve de moustique

Un habitant sur deux est touché ! Avec près de 6 millions de cas depuis le début de l’année dans un pays qui compte pas loin de 12 millions d'habitants, le paludisme fait des ravages au Burundi cette année. C'est deux fois plus que l'an dernier.  Cette maladie parasitaire transmise par la piqûre d'un moustique a même tué près de 2000 personnes cette année. Soit autant de victimes que le virus Ebola en un an dans la République démocratique du Congo (RDC) voisine.

Comme si ce n'était pas assez, la flambée alarmante du paludisme est accompagnée d’un retour en force du choléra, avec pas moins de 245 cas, notamment dans la province de Bujumbura. Dans une région où les frontières relèvent davantage d'une vue de l'esprit, on peut craindre que ses maladies se développent chez les voisins de la RDC, le Rwanda et la Tanzanie. Les risques d’une propagation du paludisme et du choléra dans ces pays grandissent.

Le paludisme, première cause de mortalité au Burundi 

Des pluies plus importantes, des températures élevées, et voilà que le paludisme explose au Burundi. ¨Si le pays est situé entre plaines et collines, ce qui le préservait naturellement du palu (ou malaria) puisque les moustiques ne survivaient pas à l'altitude, plusieurs facteurs ont changé la donne.

Le réchauffement climatique, l'extension de la riziculture et la crise alimentaire qui pousse la population à se déplacer ont entrainé la propagation de la maladie dans des zones en altitude qui étaient jusque-là épargnées. Sans oublier les facteurs économiques : l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alerte ainsi sur le manque de ressources humaines, logistiques et financières du pays pour faire face à l'épidémie. 

Le choléra refait aussi surface 

Le Burundi n'en est pas à sa première épidémie de paludisme. Mais le pays n’a jamais été aussi durement éprouvé par cette maladie. En mars 2017, le gouvernement avait ainsi déclaré une épidémie de paludisme. Aujourd'hui, les autorités semblent plus réticentes à le faire, malgré la pression de plusieurs organismes internationaux. A moins d’un an de la présidentielle, il est même difficile d'imaginer que le gouvernement burundais le fera prochainement. Cela reviendrait à avouer des lacunes au niveau des structures et des programmes de prévention. Et ça, ce n'est pas très bon pour l'image...

Le Burundi affronte aussi le retour du choléra. Cette maladie qui se manifeste par des diarrhées qui déshydratent l'organisme s’est propagée, suite au manque criant d’eau potable, a précisé l'actuelle ministre de la Santé. Et comme la population est mal informée et se soigne trop tard, le choléra se propage facilement. Le pays qui traverse une grave crise socio-économique a déclaré l'épidémie de choléra en juin dernier. En moins de deux mois, la maladie a touché 126 personnes à Bujumbura et 4 à 5 nouveaux cas seraient signalés quotidiennement.

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