La pénurie de médicaments inquiète en Algérie

Alors que l'Algérie est confrontée à une pénurie inquiétante de médicaments, les professionnels du secteur se renvoient la balle.

Ammar Belahcen
Rédigé le , mis à jour le
Les pharmaciens guinéens veulent réserver les médicaments aux pros
Les pharmaciens guinéens veulent réserver les médicaments aux pros

La situation est inquiétante en Algérie. Depuis quelques mois, de nombreux médicaments sont introuvables dans les pharmacies du pays. "Il y a 302 médicaments qui sont absents, tous nécessaires et répartis entre la production locale ainsi que ceux de l’importation", a précisé Messaoud Belambri, président du syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO), au micro de la chaine 1. Avant d'ajouter que toutes les pathologies sont concernées par cette pénurie, notamment les maladies chroniques, telles que le diabète, l'hypertension artérielle ou encore les maladies mentales.

Accusée d'être à l'origine de cette pénurie, l’Association nationale des distributeurs des produits pharmaceutiques (ADPHA) a réagi dans un communiqué, où elle précise que "la déclaration selon laquelle le nombre de médicaments manquants dépassent les 300 médicaments est une exagération, car le nombre exact de médicaments manquants ne dépasse pas 100 produits". L'Association justifie par ailleurs la "rareté" de certains traitements par "la forte propagation de la pandémie qui a engendré une augmentation significative de la demande de certains produits".

Une instrumentalisation de l’affaire ?

Dans son communiqué, l’Association des distributeurs se plaint des perturbations dans l’approvisionnement du marché mondial des matières premières. Cependant, l’association tente de se dédouaner tant bien que mal : "Accuser les distributeurs d’être à l’origine de ce phénomène ou d’en avoir bénéficié porte un grand préjudice à leur égard car en plus des patients, ils sont aussi des victimes de cette situation". Avant de conclure que "l’augmentation de ces déclarations malveillantes entraînera une augmentation de la crainte des citoyens, en particulier des personnes atteintes de malades chroniques".

De son côté, Belambri estime que “la réduction de la facture annuelle d’importation, estimée au chiffre astronomique de 500 millions de dollars, aura des répercussions directes et négatives sur le marché pharmaceutique notamment avec la pénurie que vit l’Algérie actuellement”. Espérons que les autorités s'engagent rapidement contre ce problème majeur qui peut mettre en danger de nombreux patients.

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