Cameroun : des Doualais parlent du coronavirus

Que pensent les Camerounais du nouveau coronavirus (Covid-19) ? Nous avons posé la question à quatre personnes rencontrées dans les rues de Douala. Voici leurs réponses.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Les Doualais redoutent le coronavirus
Les Doualais redoutent le coronavirus

Faut-il avoir peur du coronavirus ? La question semble diviser les Camerounais, à l'heure où l'Afrique recense plus de 180  malades dans 17 pays. Si le continent reste encore largement épargné, par rapport aux quelque 135.000 personnes contaminées et les milliers de décès dans le monde, elle redoute pourtant le pire. 

Car, très lentement, le nouveau coronavirus fait son chemin aux quatre coins de l'Afrique. Ces dernières vingt-quatre heures, les premiers cas ont été signalés au Gabon, au Ghana, en Guinée, au Kenya, en Ethiopie et au Soudan. Qu'en pensent les Doualais ? Sur les 4 interrogés, tout le monde se prononce en faveur du respect des règles d'hygiène. 

"Que le coronavirus disparaisse au plus tôt de chez nous"

Ngando Pickett, mascotte des Lions indomptables du Cameroun :

"J’ai appris qu’un Français est arrivé ici avec le coronavirus, qu’il a contaminé sa compagne, qu’ils ont été en contact avec 171 personnes qui ont été interpellées et mises en quarantaine. J’ai aussi appris que la situation est sous contrôle dans le pays. Mais cette sorte de pneumonie est une mauvaise chose. Je souhaiterais qu’elle disparaisse au plus tôt de chez nous, que le mal ne se répande pas. J’ose espérer que le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) va se jouer en dépit de cette situation."

"Ici dans mon quartier, tout le monde est inquiet. Nous en parlons beaucoup. Pour ma part, je suis les conseils des médecins. J’évite de me retrouver là où il y a beaucoup de monde, de faire des bises. Je me lave les mains de façon régulière. Je vais me procurer un masque de protection très rapidement. J’ai demandé aux membres de mon groupe d’animation de m’imiter". 

"Nous nous en remettons à nos dirigeants"

Dieudonné Fouda Ndjomo, vendeur

"Nous avons entendu parler de la présence du coronavirus dans notre pays récemment. Il n’y a pas longtemps nous apprenions qu’il était localisé en Chine. Subitement, nous sommes surpris d’apprendre qu’il est déjà chez nous. Nous nous demandons toujours par quel moyen c’est arrivé ici. Nous nous en remettons à nos dirigeants. Nous leur demandons de trouver le moyen d’éviter une expansion de ce virus dans le pays. Pour ne pas être touché, j’évite les agences de voyages. Des gens peuvent y débarquer en étant déjà contaminés. Je me suis résolu à ne plus saluer les gens en leur serrant la main."

"Une maladie comme une autre  qui peut toucher n’importe qui et à tout moment"

Jean-Claude Njenji, retraité

"C’est une maladie qui vient de l’Asie et qui, pour des raisons qu’on ne connaît pas encore, contamine plusieurs continents dont l’Europe et l’Afrique. J’espère que, bientôt, on trouvera un remède à cette pandémie. Le Covid-19 est une maladie comme une autre qui peut toucher n’importe qui et à tout moment même si les frontières sont fermées. J’arrive de France mais je trouve que nous sommes mieux au Cameroun que là-bas. Je m’emploie à respecter de façon scrupuleuse les règles d’hygiène pour éviter une contamination. Pour ce qui est du masque de protection, je n’en ai pas encore besoin puisque mon entourage n’est pas contaminé.  

"Je n’ai pas peur du coronavirus"

Joseph Tchouankea, retraité

"J’ai peur pour le Cameroun car c’est un pays qui n’a pas de grands moyens. Il vaut mieux que le coronavirus ne touche que les pays qui ont une plus grande surface financière comme la France où je réside en partie. Je vais y retourner demain (le 12 mars 2020) mais je n’ai pas peur du coronavirus. Je n’en sais pas grand-chose... A Paris, j’en apprendrai davantage. Etant ici au Cameroun, je me lave toujours les mains en guise de prévention. "

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