En Afrique, les droits des LGBT reculent face au Covid

La journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le 17 mai dernier, a été l’occasion pour les organisations de défense des droits LGBT d’alerter sur les  violences que subissent, aujourd'hui encore, les membres de cette communauté sur le continent africain.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Depuis l'apparition du Covid-19, les violences contre la communauté LGBT se sont multipliées en Afrique (photo d'illustration)
Depuis l'apparition du Covid-19, les violences contre la communauté LGBT se sont multipliées en Afrique (photo d'illustration)

Les discriminations contre les LGBT* sont un vrai danger pour leur santé ! À l'occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, l’Alliance Globale des Communautés pour la Santé et les Droits (AGCS Plus), a voulu alerter sur les conséquences des violences perpétrées sur les LGBT en Afrique.

Que ce soit au Bénin, au Cameroun, en Côte d'Ivoire ou en Guinée, les humiliations, les arrestations et les agressions verbales et physiques se sont multipliées ces derniers mois. "Ces violences mettent en danger la santé des personnes LGBT, en les empêchant d’accéder aux services de prévention et de soins, au-delà de violer leurs droits à la vie et à la dignité," rappelle l'association. "Chez les hommes gays et les femmes transgenres par exemple, le risque d’infection par le VIH est respectivement 26 fois et 13 fois plus élevé que pour la population générale selon ONUSIDA". Pour Axel Akpaka, le porte-parole d'AGCS PLUS, favoriser un environnement qui encourage les violences contre les personnes LGBT, comme c’est encore le cas dans 32 pays africains, "c’est condamner ces personnes à ne pas vivre".

Les pairs éducateurs, ces petites mains qui sauvent…

AGCS PLUS rappelle que les violations des droits des personnes LGBT demeurent un obstacle majeur à la lutte contre le VIH et les hépatites virales, dans le monde et en Afrique. L'association salue l’action des pairs éducateurs issus des communautés LGBT, qui bravent le difficile contexte imposé par le Covid-19. Car selon l'association, les violations des droits LGBT "se sont intensifiées", depuis le début de la pandémie.

Les pairs éducateurs sont en première ligne de la lutte contre le VIH et les hépatites virales, tout en apportant leur soutien aux survivants des violences. En travaillant au plus près de ces populations discriminées, ils arrivent à créer des liens de confiance, qui leur permettent ensuite de déployer les services de dépistage, et de faciliter l’accès aux outils de prévention ainsi que l’entrée et le maintien dans le soin des personnes vivant avec le VIH au sein de leur communauté. Pour l'association, "toutes les victoires obtenues aujourd’hui en matière de lutte contre le VIH" sont dues à l'investissement de ces éducateurs issus de la communauté LGBT. Mais la société doit évoluer, pour permettre à ces personnes de vivre dans l'égalité et la dignité !

*LGBT : lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !