Le désert médical est de plus en plus aride au Maroc

Chaque année, le ministère de la Santé lance un concours pour les nouveaux diplômés. Pas de quoi motiver les futurs praticiens à exercer dans certaines régions du royaume.

Sabrina El Faïz
Rédigé le , mis à jour le
Les nouveaux centres de santé vont alléger la pression sur le CHU de Oujda
Les nouveaux centres de santé vont alléger la pression sur le CHU de Oujda

Peut-on forcer un médecin à s’installer dans une région délaissée ? On peut en tout cas l'encourager à le faire, dès le début de sa carrière. C’est en quelques mots l'objectif du ministère de la Santé à travers ses concours pour les jeunes diplômés. 

Alors que l’accès aux soins pour tous et partout sur le territoire est plus que jamais au cœur des préoccupations des Marocains, les autorités sanitaires tentent de combler les déserts médicaux en recrutant des médecins pour les hôpitaux publics du royaume. Mais pour l'heure, cette recette ne favorise pas l’installation de médecins dans les territoires qui en ont le plus besoin. Si l'Organisation mondiale de la santé recommande un minimum de 23 médecins pour 100.000 habitants, le royaume n'en comptabilise que 7,3. 

Des régions toujours boudées

Pour s'installer dans les zones en tension, les jeunes diplômés en médecine réclament une augmentation de salaire et une amélioration des conditions de travail. "J’ai fait mon stage en région. J’ai une fois reçu un jeune accidenté et j’ai été obligée de lui demander d’aller s’acheter ses propres pansements et son alcool’’, explique Zineb, jeune diplômée casablancaise à Allodocteurs Africa. Selon cette jeune médecin, le plus inquiétant est de ne pas avoir de matériel pour soigner les patients et leur demander de rentrer chez eux en attendant la livraison d’outils. 

Certaines régions, à l'image de celles de Laâyoune Sakia El Hamra et Guelmim-Oued Noun, n’ont reçu presque aucune candidature ! Une situation qui pourrait s’apparenter à un boycott des services publics de la part des jeunes professionnels de santé. Mais dans les grandes régions économiques du pays, il y a plus de candidatures que de postes à pourvoir. Jusqu'à quand ? 

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