Coronavirus : pourquoi le taux de mortalité est si élevé en Algérie

L'Algérie est le pays arabe qui déplore le plus de décès dûs au coronavirus par million d’habitants au monde. Une position que tente d'expliquer plusieurs experts et médecins algériens.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Les rues sont dépeuplées à Annaba
Les rues sont dépeuplées à Annaba

Voilà une position de leader arabe et africain dont l'Algérie se serait bien passée. Depuis l'apparition du coronavirus sur le sol algérien, les autorités ont déploré 375 décès des suites du coronavirus.

Selon le dernier bilan officiel, 2629 malades du Covid-19 ont été identifiés dans tout le pays. Ce qui donne  un taux de mortalité du coronavirus (nombre de patients morts par rapport au total de personnes infectées) de 14,26%. 

Comment expliquer ce taux de mortalité 

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la vulnérabilité du deuxième pays africain le plus durement touché par la pandémie de nouveau coronavirus (Covid-19). "Tout d’abord, il s’agit de personnes âgées de plus de 65 ans, dans plus de 64,4% des cas", explique le Dr Djamel Fourar, directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé et membre du conseil scientifique de suivi et de surveillance de l’épidémie de Covid-19, à nos excellents confrères d'El Watan. 

L’épidémiologiste, qui présente chaque jour le dernier bilan des cas enregistrés dans le pays, précise aussi que "plus de deux tiers" des personnes décédées des suites du coronavirus en Algérie ont "une comorbidité associée", c'est-à-dire qu'ils sont déjà atteints de maladies, comme le diabète, l'asthme, l'hypertension, le cancer... 

Autre raison, le manque de tests et d’infrastructures sanitaires. Depuis de nombreuses années, les médecins algériens s’en vont pour exercer sous d’autres cieux et les hôpitaux manquent de tout. Face au coronavirus, l’Algérie dispose de 2500 lits de réanimation. Un chiffre qui est revu à la baisse par de nombreux médecins qui estiment que le pays n'a qu'une centaine de lits et que la majorité d'entre eux ne répondent pas aux standards internationaux. En parallèle, l'Institut Pasteur d'Alger est le seul centre habilité à dépister le coronavirus. Pour l'heure, entre 100 et 250 tests sont réalisés chaque jour. 

Le confinement est prolongé

Pour contenir la pandémie et faire face à cette surmortalité, les autorités ont décidé de prolonger le confinement de dix jours, jusqu'au 29 avril. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a souligné "la nécessité de respecter les règles préventives édictées en matière de confinement, de distanciation sociale et de mesures d'hygiène (...)"

Un confinement total a été imposé dans la wilaya (préfecture) de Blida, près d'Alger, premier foyer de la pandémie en Algérie. Un confinement partiel, accompagné d'un couvre-feu, l'a été dans les 47 autres wilayas du pays.

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