En Afrique : vraies maladies, faux médicaments...

En Côte d'Ivoire, une nouvelle saisie de faux médicaments montre, encore une fois, l'ampleur et la gravité de ce marché dans le continent. Jusqu'à quand ?

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Le trafic des faux médicaments menace la santé de millions d'Africains
Le trafic des faux médicaments menace la santé de millions d'Africains

Ce sont sept sacs de charbon remplis de faux médicaments - plus de 100 kg - qui ont été saisis, ce mardi 21 janvier, par la gendarmerie ivoirienne. Cette cargaison, destinée sans doute au marché local, n'est pas la première à être saisie sur le territoire. En novembre dernier, à Abidjan, la gendarmerie avait réussi à mettre la main sur 200 tonnes de médicaments de qualité inférieure. 

Mais  blâmer les autorités ou considérer le pays comme l'une des seules zones de transit des faux médicaments en Afrique, c'est se voiler la face !  Si la situation géographique de la Côte d'Ivoire facilite le trafic des médicaments falsifiés, ce dernier touche tout notre continent. En 2017, l’Organisation mondiale des douanes indiquait qu'un tiers des médicaments mis en vente, en Afrique, étaient des produits illicites ou contrefaits. Et même si les autorités tentent de lutter contre ce phénomène, le trafic continue de progresser.

La riposte s'organise timidement

Généralement vendus dans les rues, souvent posés sur des bâches en plastique à même le sol, en plein soleil, les faux médicaments tuent chaque année plus de 100.000 Africains, selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces traitements falsifiés favorisent aussi l'apparition de plusieurs maladies qui peuvent menacer votre état de santé général. Face à cette situation, l'Afrique a décidé de s'unir... ou presque ! 

Si la création imminente d'une Agence africaine du médicament devrait permettre de mieux contrôler la qualité et la quantité des médicaments vendus sur le continent, celle-ci tarde à voir le jour. A l'heure où ces lignes sont écrites, plusieurs pays ont manifesté leur volonté d'abriter le siège de cette future agence de l'Union Africaine. Mais pour le moment, aucune décision n'a été prise.

Mais l'espoir est toujours là, puisque sept pays africains ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Le Togo, la Gambie, le Ghana, le Sénégal, le Niger, l'Ouganda et le Congo-Brazzaville ont signé l'Initiative de Lomé qui a pour but de criminaliser le trafic de faux médicaments dans l’ensemble du continent. Encore faut-il que tous les pays africains se sentent concernés... 

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