Vers une élimination de la lèpre en Guinée ?

Il y a un peu plus de 10 ans, la Guinée atteignait le seuil d’élimination de la lèpre. Depuis, le pays ne recense que très peu de cas de contamination.

Mamadou Oury Diallo
Rédigé le , mis à jour le
La lèpre se manifeste notamment par des lésions cutanées (photo d'illustration)
La lèpre se manifeste notamment par des lésions cutanées (photo d'illustration)

S'il y a une maladie qui peut être vaincue en Guinée, c'est bien la lèpre. En 2010, la Guinée franchissait le seuil d'élimination de la lèpre défini par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à 1 cas pour 10.000 habitants. Aujourd'hui, la Guinée recense 0,23 cas pour 10.000 habitants. Ce succès est à mettre à l'actif du ministère de la Santé, à travers le programme national de lutte contre la lèpre et un appel en faveur du dépistage dans toutes les zones du pays où la maladie persistait.

Mais atteindre le seuil d'élimination de la lèpre n'est pas une fin en soi. A ce jour, certaines structures sanitaires continuent d'enregistrer des cas positifs de lèpre, ce qui représente un risque de reprise de la maladie. Surtout quand on sait que la lèpre est une maladie contagieuse, dont la progression est très lente : les symptômes mettent en moyenne 5 ans à se manifester et parfois jusqu'à 15 ou 20 ans... Et pendant toute cette période d'incubation de la maladie, les personnes atteintes par ce mal peuvent le transmettre sans le savoir. Une situation qui pousse les autorités sanitaires à redoubler d'efforts pour en finir avec cette pathologie qui, non traitée, déforme, mutile et invalide les personnes atteintes. 

Une maladie sociale

Dans tous les centres de santé guinéens, les agents ont été formés au dépistage de nouveaux cas suspects et au traitement de la lèpre par polychimiothérapie (PCT). Equipés de kits pour détecter et soigner la maladie, ces professionnels de la santé n'hésitent pas à sillonner les villages et hameaux enclavés.

Et comme cette maladie - qui est causée par une bactérie appartenant à la même famille que les micro-organismes responsables de la tuberculose et l'ulcère de buluri - est stigmatisante, le gouvernement tente de réinsérer les anciens malades. Ces derniers bénéficient notamment de kiosques afin de commencer une activité génératrice de revenus.

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