Une épidémie de méningite provoque une vague d'inquiétude au Bénin

Alors qu'il vit toujours à l'heure du coronavirus, le Bénin est confronté depuis quelques mois à une épidémie de méningite. De quoi plonger le pays dans une vague de panique.

Léonard Kabo
Rédigé le , mis à jour le
Le Bénin fait partie de ce qu'on appelle "la ceinture de la méningite" (photo d'illustration)
Le Bénin fait partie de ce qu'on appelle "la ceinture de la méningite" (photo d'illustration)

La situation est compliquée. Le Bénin fait actuellement face à une double-épidémie de coronavirus et de méningite à méningocoque. En deux semaines, cette maladie infectieuse qui touche le cerveau et la moëlle épinière a déjà tué une dizaine de personnes dans la commune de Tanguiéta, et des cas suspects sont signalés dans toute la zone sanitaire Tanguiéta-Matéri-Cobly. "Ces cas sont prélevés mais la difficulté est qu'on arrive pas à identifier le germe. C'est ce qu'on appelle globalement les méningites décapités" précise le Dr Jacob Nomboni, directeur départemental de la santé de l'Atacora.

Une situation qui pourrait s'expliquer par l'harmattan. Ce vent très sec qui vient du Sahara est très chargé en poussièresIl irrite la muqueuse de la gorge, ce qui permet au méningocoque de pénétrer dans la muqueuse, de passer dans le sang et de là dans les méninges. Cette épidémie de méningite pourrait aussi s'expliquer par la présence du Bénin dans ce qu'on appelle la "ceinture de la méningite", une région durement touchée par ce mal qui s’étend du Sénégal jusqu’à l’Éthiopie. 

Une campagne de sensibilisation

Selon le Dr Nomboni, les patients ne consultent pas assez tôt. "A cause de la Covid-19, les gens ont peur de venir au centre de santé et restent soit à la maison soit chez les guérisseurs traditionnels, leur état se complique et ils prennent beaucoup de potions avant d’arriver, conséquence on n’arrive pas vraiment à identifier le germe", explique-t-il. Pourtant, la prise en charge rapide est très importante pour la survie du malade...

Toujours selon le Dr Nomboni, "lorsque l’on n’arrive pas à identifier le germe, on envoie les prélèvements au niveau du laboratoire national qui fait des analyses plus approfondies, ce qui a été fait actuellement". Pour tenter de contenir l'épidémie, les autorités n'ont pas hésité à lancer une campagne de sensibilisation dans les communes de Tanguiéta, Matéri et Cobly. 

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !