Coronavirus : l'Algérie part timidement à la recherche des variants

Pour traquer les nouveaux variants du SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, les laboratoires s'appuient sur une technique spéciale : le séquençage génomique. L'Algérie se lance timidement dans cet exercice.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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L'Algérie part à la traque des nouveaux variants du coronavirus (photo d'illustration)
L'Algérie part à la traque des nouveaux variants du coronavirus (photo d'illustration)

Pour détecter les différents variants du Covid-19, il faut séquencer les prélèvements des malades ! Car si tous les tests PCR détectent bien le coronavirus, quelle que soit sa lignée, seul le séquençage génomique permet de savoir de quel variant du coronavirus on est malade. Cette technique particulière a déjà permis d'identifier les nouvelles souches du SARS-CoV-2 (le virus responsable du coronavirus) dans quelques pays africains. Mais dans cet exercice, l'Algérie a pris du retard, notamment à cause d'un manque de moyens...  

Alors que le voisin marocain a récemment enregistré son premier cas de variant britannique, l'Algérie semble pour l'heure épargnée. "A ce jour, nous n’avons reçu aucun cas suspect de Covid-19 nécessitant le séquençage génomique, notamment chez les personnes ayant voyagé ou celles arrivées en provenance des pays où le variant est apparu, dont des personnes présentant des symptômes de la Covid-19 alors que leur PCR est négative", a annoncé le Pr Salima Bouzeghoub, cheffe du département de virologie de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA). Avant d'ajouter que "des essais pour le séquençage génomique du virus de la Covid-19 seront entamés dès aujourd’hui, à l’Institut Pasteur d’Algérie". 

Mieux séquencer le génome du Covid-19

Si l'IPA est la seule structure capable de séquencer le génome du Covid-19 sur le sol algérien, vu qu'il dispose d'un département de virologie à Sidi Fredj, le manque de réactifs et d’équipements ne lui facilite pas les choses. 

Pour organiser le séquençage à grande échelle dans une Afrique qui fait face à une seconde vague plus meurtrière, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) ont lancé, en septembre dernier, un réseau de laboratoires spécialisés. 

Au total, 12 laboratoires de référence spécialisés et régionaux du réseau fourniront des services de séquençage, d'analyse de données et d'autres services de soutien technique aux pays où ils sont établis ainsi qu'aux pays voisins et aux pays de leurs sous-régions. "Grâce au séquençage génomique, nous pouvons mieux comprendre la pandémie en identifiant plus précisément les groupes de transmission", explique le Dr John Nkengasong, directeur du CDC Afrique. Et si de nouveaux variants plus contagieux sont détectés, les autorités peuvent décider de renforcer les mesures sanitaires ou de revoir leur stratégie de vaccination contre le Covid-19. D'où l'importance du séquençage... 

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