Cameroun : un mois de Ramadan sous le signe du coronavirus

La communauté musulmane du Cameroun a démarré le jeûne du mois de Ramadan 2020, loin des mosquées, afin de respecter les mesures barrières contre le Covid-19.

Marinette Nguimfack Standley
Rédigé le , mis à jour le
Vue panoramique sur le centre de Bamenda (photo d'illustration)
Vue panoramique sur le centre de Bamenda (photo d'illustration)

C'est un Ramadan atypique. Alors que la pandémie de coronavirus gagne du terrain au Cameroun et dans toute l'Afrique centrale, les mosquées du pays sont fermées et les rassemblements religieux sont interdits. Une décision qui, selon certains imams, n'a pas été sans mal. A Douala, les prières du vendredi et les grands événements religieux attirent, en temps normal, des milliers de fidèles. Mais depuis le début de ce mois de jeûne, le 24 avril dernier, tout est désert et les fidèles sont obligés de prier à domicile. 

C’est choquant de prier à la maison. Prier à la mosquée apporte toujours plus de bénédictions. Mais au regard du danger que cela représente avec la pandémie, on s’adapte, on n’a pas le choix”, nous a confié Abdou Sallam, un Camerounais de confession musulmane.

Pour un ramadan sans Covid-19

Le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, roi des bamouns (communauté essentiellement musulmane qui vit dans l'ouest du Cameroun) a suspendu “ toutes les cérémonies religieuses hebdomadaires”, jusqu’à nouvel ordre.

En parallèle, les autorités rappellent l'interdiction de se saluer en s’embrassant ou en se donnant la main, tout en encourageant à utiliser des salutations qui évitent le contact physique tel que saluer en levant la main, hochant la tête ou en plaçant la main sur le coeur. Les autorités insistent aussi sur la distanciation physique d'au moins un mètre pour empêcher la propagation du Covid-19. 

L'appel à la foi et à la générosité

La majorité des imams ont trouvé des moyens de joindre leurs fidèles, en relayant des informations sur la manière de se protéger contre le virus. Ils ont aussi invité leurs fidèles à ne pas céder au découragement ou au désespoir. 

Alors que la communauté musulmane espère célébrer la fin du ramadan loin du coronavirus, les chefs religieux ont distribué dans un élan de générosité des "cache nez” pour se couvrir le visage ainsi que des gels hydroalcooliques pour se désinfecter. 

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