Violences obstétricales : en Guinée, des mesures au secours des femmes enceintes

Pour lutter contre les violences obstétricales et gynécologiques que subissent les femmes enceintes, la Guinée met en place de nouvelles mesures susceptibles d'améliorer le bien-être des mamans de demain.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
En Guinée, de nombreuses femmes sont victimes de violences obstétricales (photo d'illustration)
En Guinée, de nombreuses femmes sont victimes de violences obstétricales (photo d'illustration)

Parfois, la naissance d'un enfant est gâchée par un mauvais traitement. D'après une étude menée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans quatre pays (Ghana, Guinée, Nigéria et Birmanie), plus d'un tiers des femmes ont été maltraitées pendant l'accouchement dans des structures de santé. Ces violences comprennent des abus physiques et verbaux, la stigmatisation et la discrimination, et des procédures médicales effectuées sans consentement. 

Face à cette situation, la Guinée multiplie ses efforts pour réduire les mauvais traitements infligés aux femmes pendant l'accouchement. "Nous avions souvent entendu dire que les femmes étaient confrontées à ces problèmes lors de l’accouchement, mais cette recherche (l'étude de l'OMS) nous en apporte la confirmation", a expliqué la présidente de l'Association nationale des infirmières de Guinée. Avant d'ajouter que "ce n'est pas l'objectif de l'accouchement que les femmes soient traitées avec violence. Nous avons vu cette étude comme une opportunité pour faire des progrès dans ce domaine - de mettre en place un plan d'action et d'améliorer l’accès des femmes aux soins respectueux".

"Sans violence ni discrimination"

Pour que l'accouchement ne soit plus vécu comme un épisode traumatique, les scientifiques de la CERREGUI (Cellule de recherche en santé de la reproduction en Guinée), ont réuni plusieurs cadres du ministère de la Santé avec des chefs de services de maternités et des responsables d'organisations non gouvernementales, à Conakry. Ensemble, ils ont élaboré une série de recommandations qui ont été intégrées dans le Plan stratégique de santé et de nutrition des mères, des nouveau-nés, des nourrissons et des adolescents (SRMNIA-N 2020-2024). 

"Toutes les femmes ont droit à des soins de santé dignes et respectueux tout au long de la grossesse et de l'accouchement, sans violence ni discrimination", rappelle la Dr Bernadette Dramou, administratrice nationale de l'OMS pour la santé génésique, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents et la nutrition. Maintenant que les autorités guinéennes ont pris conscience de l'importance d'assurer une expérience positive aux femmes lors de l'accouchement, espérons que les femmes du pays tireront rapidement profit de cette nouvelle approche. 

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