En Afrique, le changement climatique va accélérer la propagation du paludisme

Alors qu'il vit toujours à l'heure du coronavirus (Covid-19), le continent africain risque d'être confronté à de nouveaux foyers de paludisme favorisés par le changement climatique. Explications.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Certains moustiques infectés du genre Anophèles peuvent transmettre le paludisme (photo d'illustration)
Certains moustiques infectés du genre Anophèles peuvent transmettre le paludisme (photo d'illustration)

La situation est inquiétante. Selon une étude publiée sur la revue Nature, l'Afrique pourrait faire face à de nouveaux foyers de paludisme. Un scénario qui s'expliquerait par le fait que le changement climatique rend certaines zones plus humides, ce qui peut éventuellement attirer des moustiques capables de transmettre la maladie. 

Découvert pour la première fois de l’histoire en Algérie en 1880, le paludisme est très présent en Afrique. En 2018, 93% des cas de paludisme et 94% des décès liés à cette maladie sont survenus dans le continent. Parmi les pays africains les plus touchés, on retrouve notamment le Nigéria, la République démocratique du Congo, l'Ouganda, la Côte d’Ivoire, le Mozambique et le Niger. Mais selon l'article paru sur Nature, le changement climatique peut faciliter la transmission du paludisme dans certaines zones du continent qui étaient plus ou moins épargnées. 

Les fleuves Niger et Sénégal, futurs foyers de transmission du paludisme ?

Toujours selon l'étude, les fleuves Niger et Sénégal au Mali et au Sénégal, et les fleuves Webi Juba et Webi Shabeelie en Somalie pourraient devenir, dans un avenir proche, les nouveaux foyers de transmission du paludisme en Afrique. Car leurs plans d'eau ont de fortes chances de devenir chauds et humides. De quoi faciliter la propagation des moustiques du genre Anopheles, qui peuvent transmettre la maladie qu'on appelle aussi malaria. 

Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) explique que "des épidémies de paludisme peuvent survenir lorsque le climat et d’autres conditions favorisent soudainement la transmission dans des régions où les populations sont peu ou pas du tout immunisées", l'étude estime que l'évaporation des rivières et des fleuves en Afrique peut carrément créer de nouvelles conditions de transmission de ce mal qui a tué plus de 400.000 personnes en 2018 dans le monde. A l'heure où le coronavirus (Covid-19) fragilise déjà les programmes de traitement et de prévention du paludisme, il est temps que les pays africains renforcent leur lutte contre cette maladie potentiellement mortelle. 

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