Violences basées sur le genre : la Côte d'Ivoire mise sur la sensibilisation

Pour combattre les violences basées sur le genre (VBG), un atelier de sensibilisation vient d'ouvrir ses portes à Man, à l'Ouest de la Côte d'Ivoire.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
La violence commence souvent très tôt dans la vie des femmes (photo d'illustration)
La violence commence souvent très tôt dans la vie des femmes (photo d'illustration)

Masquées et respectant la mesure de distanciation sociale pour se protéger du coronavirus, une vingtaine de personnes sont venues assister à l'inauguration d'un atelier sur la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) à Man. Ces personnes sont essentiellement des acteurs de la société civile ivoirienne, des leaders communautaires et des représentants de structures étatiques. Ils étaient tous conviés à "renforcer leurs capacités dans la lutte contre les VBG", selon l'Agence ivoirienne de presse. 

Selon le Comité national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants (CNLVFE), au moins 14.000 femmes et filles ont été victimes de VBG entre 2000 et 2015 en Côte d'Ivoire. Mais ces chiffres semblent sous-estimés car même si la violence basée sur le genre met en péril la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie de ses victimes, elle reste très souvent entourée d’une culture du silence. À l’échelle mondiale, on estime ainsi qu’une femme sur trois a été victime de violences physiques ou sexuelles au cours de son existence. 

Des conséquences graves sur la santé

Dans la région du Tonkpi, les violences basées sur le genre sont essentiellement l’excision, les viols, la non-scolarisation de la jeunes fille, les mariages précoces et/ou forcés, selon le directeur régional de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Kouadio Issoufou. Ces violences peuvent avoir des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive des victimes : grossesses forcées et non désirées, avortements dangereux, fistules traumatiques, infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH, allant même jusqu’à leur décès.

Face à cette situation, le sous-préfet de Sagoué, N’Zi Germain, espère que les participants à cet atelier soient "des relais auprès des populations" dans la lutte contre les VBG. Encore faut-il que l'hôpital ivoirien devienne un lieu où les femmes qui ont subi des violences peuvent se rendre afin de bénéficier de services et de soutien nécessaires à leur santé physique et mentale. Mais là, c'est une autre histoire. 

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