Numérique et santé ne font pas forcément bon ménage au Maroc

Malgré une recrudescence de la demande, le e-commerce ne peut réussir dans tous les secteurs. C'est le cas de la télémédecine : la faute aux créateurs de sites de qui font fi de la réglementation ? Détails…

Sabrina El Faïz
Rédigé le , mis à jour le
Les dispositions réglementaires de la télémédecine ne sont pas suffisamment respectées (Image d'illustration)
Les dispositions réglementaires de la télémédecine ne sont pas suffisamment respectées (Image d'illustration)

Le confinement a été l’occasion pour de nombreux commerces de transformer leur activité en se positionnant sur le numérique et le e-commerce est le grand gagnant de cette période de confinement. Un passage au numérique qui concerne aussi la médecine : les téléconsultations se sont multipliées pendant la pandémie. Mais la santé n'est pas un business comme les autres, et ça reste vrai même en ligne ! 

E-commerce et télémédecine

Si le passage physique-numérique a bien été réalisé, l’application n’est pas toujours au rendez-vous. Au niveau de la télémédecine, ce n’est pas tant la clientèle qui était réticente, mais les dispositions réglementaires qui n’ont pas été respectées. Dans un contexte d’urgence sanitaire, certains profitent du volume de travail du Ministère de la Santé pour passer entre les mailles du filet. Pourtant, le cadre juridique est là. Les articles 99 à 102 de la loi 131-13 expliquent que la télémédecine fait partie des actes de soins. Idem pour le décret d’application 2-18-378, publié en juillet 2018 au Bulletin Officiel. "Ce décret définit les types d’actes dans la télémédecine, à savoir la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance et la téléassistance, et fixe les conditions pour la pratiquer", déclare le journal en ligne Médias24.

Quelles sont les règles à suivre ?

Pour se lancer dans la télémédecine, il faut tout d’abord obtenir une autorisation auprès du Ministère de la Santé. Cette dernière permet notamment d’assurer au patient le secret médical quant à ses données personnelles. Or, la plupart des sites lancés cette année, ont fait fi de cette exigence. Dans un second temps, les médecins doivent être accompagnés via un cahier des charges administratif et juridique. Ils ne doivent notamment pas envoyer de certificat, d’ordonnance ou tout autre document confidentiel via les réseaux sociaux mais passer obligatoirement par une messagerie chiffrée. Enfin, avant tout consultation en ligne, une consultation physique doit avoir lieu, explique Media24.

Pourtant, beaucoup de sites n’ont respecté aucune de ces règles, laissant ainsi la place à de nombreux charlatans qui se cachent parmi les médecins sérieux.

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