Coronavirus : Maroc, Sénégal, RD Congo... tour d’horizon de la campagne de vaccination en Afrique

La campagne de vaccination contre le coronavirus a débuté aux Seychelles, tandis que les autres pays du continent attendent de recevoir leurs premières doses de vaccins anti-Covid. Tour d'horizon.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
L'Algérie choisit le vaccin russe Spoutnik V (image d'illustration)
L'Algérie choisit le vaccin russe Spoutnik V (image d'illustration)

La vaccination contre le Covid-19 commence timidement en Afrique. Si la Guinée a entamé, fin décembre, la vaccination de sa population contre le nouveau coronavirus, à titre expérimental, à l'aide du vaccin russe Spoutnik V, c'est finalement les Seychelles qui ont lancé leur campagne de vaccination en premier. 

Mais l'Afrique doit accélérer ses préparatifs, prévient l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Car chez nous plus qu'ailleurs, le défi est financier. Sur les 47 pays de la région Afrique de l'OMS, "seulement près du quart disposent de plans adéquats pour les ressources et le financement", regrettait l'agence onusienne qui ambitionne de vacciner "3% des Africains d'ici mars 2021 et 20 % d'ici la fin de l'année prochaine". 

Attention au "nationalisme vaccinal"

Vendredi dernier, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l'OMS a expliqué que le "nationalisme vaccinal nuit à tout le monde". Pour lui, les accords bilatéraux avec les groupes pharmaceutiques, signés au départ par les pays riches et désormais également par les pays à revenu intermédiaire, peuvent "faire grimper le prix" des vaccins, au détriment de tous. 

Si la plupart des pays du continent ont rejoint le Covax, une initiative de l'OMS et l'Alliance internationale du vaccin (Gavi) qui promet un accès équitable au vaccin contre le Covid-19, seuls 42 Etats sur les 92 engagés dans cette initiative ont lancé leur programme : 36 pays à revenu élevé, six à revenu intermédiaire. 

Miser sur la Chine ou la Russie

Alors que l'OMS espère livrer les premiers vaccins anti-Covid d'ici la fin mars, certaines nations n'ont pas hésité à jouer leur propre carte. Surtout que la date de livraison prévue par l'OMS pourrait encore être repoussée en raison de retards dans la mise à disposition du vaccin Pfizer/BioNTech. C'est déjà le cas en Côte d'Ivoire où les premières livraisons,  initialement prévues fin janvier "sont reportées à la mi-février" selon les autorités ivoiriennes 

Pour éviter ce cas de figure, des pays africains proches de la Chine, comme le Sénégal, négocient avec cette dernière pour obtenir le vaccin Sinopharm, tandis que d'autres - qui ont de bonnes relations avec la Russie - tentent d'obtenir le vaccin Spoutnik-V. L'Algérie a même fait le choix de négocier avec les deux pays en parallèle, en plus de son engagement au sein du programme Covax. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a d'ailleurs terminé samedi une tournée africaine visant à réaffirmer la volonté de coopération de Pékin avec l'Afrique. 

Tenter l'essai clinique

D'autres pays, à l'image du Maroc - qui a récemment autorisé l'utilisation du vaccin AstraZeneca -, de l'Egypte, du Kenya ou encore de l'Afrique du Sud, ont osé une approche différente. Ils ont directement négocié avec les laboratoires pharmaceutiques des essais cliniques sur le sol pour avoir un accès prioritaire aux vaccins. 

Reste à convaincre les Africains de se faire vacciner. Et justement, la population africaine serait prête. Selon une enquête menée par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), 79% en moyenne des sondés pourraient se faire vacciner contre le Covid-19, si le vaccin est "sûr et efficace"

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