L'accès à la contraception progresse en Afrique, mais reste très inégal selon les pays

Si le planning familial séduit de plus en plus d'Africaines grâce aux moyens de contraception modernes, nombreuses sont les femmes dont les besoins contraceptifs ne sont pas satisfaits.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
De plus en plus d'Africaines utilisent les moyens de contraception (photo d'illustration)
De plus en plus d'Africaines utilisent les moyens de contraception (photo d'illustration)

Depuis quelques années, l'Afrique assiste à un boom des préservatifs et des pilules. Selon un rapport de l'organisation Family Planning 2020 (FP2020), la proportion des Africaines utilisant des moyens de contraception a augmenté de 2% depuis 2012. Cette hausse est encore plus notable en Afrique de l'Est et Afrique australe, où la proportion des femmes utilisant des moyens de contraception a augmenté de 7%. 

"Dans la seule Afrique de l’Est et australe, région qui connaît la croissance la plus rapide de l'utilisation de contraceptifs, on constate une forte diminution des besoins non satisfaits en matière de planification familiale depuis 2012", peut-on lire sur le site du planning familial. Mais en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest, "moins de la moitié des besoins en planification familiale étaient satisfaits", précise l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

La contraception, pour quoi faire ?

Avant de rappeler, à l'occasion de la journée mondiale de la contraception qui est prévue le 26 septembre, que "la garantie d’un accès de toutes les populations à leurs méthodes contraceptives préférées permet de renforcer plusieurs droits humains tels que le droit à la vie et à la liberté, la liberté d’opinion et d’expression et le droit au travail et à l’éducation, tout en apportant d’autres avantages importants en matière de santé, et dans d’autres domaines".

L’utilisation de la contraception protège les femmes, en particulier les adolescentes, des risques que peuvent représenter les grossesses pour leur santé et lorsque les naissances sont espacées de moins de deux ans, le taux de mortalité chez le nourrisson est supérieur de 45 % au taux de mortalité lorsque les naissances sont espacées de 2 à 3 ans, et supérieur de 60% au taux de mortalité lorsqu’elles le sont de quatre ans ou plus. Parmi ces moyens de contraception, on retrouve notamment le préservatif, la pilule ou l'implant. 

Les bons et les mauvais élèves

Le Sénégal fait partie du premier groupe de pays à s'être engagé dans le programme FP2020 lors de son lancement en 2012. Depuis, "le pays reconnaît l’importance de la planification familiale", peut-on lire sur le site du planning familial. Pour preuve, d'après le rapport de l'organisation daté de 2019, plus de 315.000 grossesses non désirées et 690 décès maternels ont été évités, et près de 115.000 avortements à risque n'ont pas eu lieu depuis 2012, grâce notamment à l'utilisation de la contraception moderne dans ce pays ouest-africain.

Autre pays en progrès, la Côte d'Ivoire, où environ 1,4 millions de femmes utilisent une méthode moderne de contraception. D'après l'étude, près de 500.000 grossesses non désirées et 1.900 décès maternels ont été évités depuis 2012. Mais c'est le Mozambique qui enregistre la meilleure progression parmi tous les pays concernés par le FP2020. D'après l'étude, le taux de prévalence est passé de 14,3 % en 2012 à 35,6 % aujourd'hui.

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