Paludisme en Afrique : voilà pourquoi les moustiques résistent aux insecticides

Alors plusieurs pays africains utilisent des insecticides pour lutter contre les moustiques du genre Anopheles qui peuvent transmettre le paludisme à l'Homme, une nouvelle étude démontre que ces insectes peuvent "sentir" les produits chimiques.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Certaines femelles de l'espèce Anophèles peuvent transmettre le paludisme
Certaines femelles de l'espèce Anophèles peuvent transmettre le paludisme

Ils résistent de plus en plus ! Les moustiques du genre Anopheles semblent devenir insensibles aux différents produits utilisés pour lutter contre l'un des fléaux du continent, et la maladie la plus meurtrière dans le monde : le paludisme.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette maladie, transmise par les moustiques femelles, est à l'origine de plus de 400.000 décès par an. 90% d’entre eux ont eu lieu en Afrique. Face à cette situation, plusieurs pays distribuent des moustiquaires imprégnées d'insecticides et organisent des campagnes de démoustication. Mais cela ne suffit plus... 

Les Anopheles peuvent "sentir" les insecticides

Aujourd'hui, les moustiques s'adaptent à nos modes de vie (à l'image de ce qui se passe actuellement au Burundi). Ils peuvent même résister aux insecticides de 1ère et 2ème génération. Une capacité qui s'explique notamment par la présence de protéines au bout de leurs pattes qui leur permet de sentir les produits chimiques. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude publiée dans Nature menée par des scientifiques anglais à Liverpool. Ces chercheurs ont étudié des moustiques qui vivent au Cameroun, en Guinée ou encore au Burkina Faso. 

"Ce nouveau mécanisme de résistance doit devenir la cible des prochaines mesures de contrôle de la résistance de ces insectes et peut ouvrir la voie vers de nouveaux composés chimiques capables de la contourner", explique Hilary Ransom, l’une des chercheuses. Il ne reste plus qu'à espérer que les scientifiques trouvent le moyen de contrôler la transmission de paludisme qui est responsable de plus de 430.000 décès en 2017, selon l'OMS. 

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