Coronavirus : "le Maroc a enregistré en une semaine plus de cas de contamination qu'en quatre mois"

Après avoir annoncé l'interdiction de déplacement entre huit villes du royaume pour ralentir la propagation du coronavirus (Covid-19), les autorités expliquent que la situation épidémiologique au Maroc est inquiétante.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
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A Casablanca, la gare Ouled Ziane a été littéralement prise d'assaut
A Casablanca, la gare Ouled Ziane a été littéralement prise d'assaut

Chaos. La nuit du dimanche 26 au lundi 27 juillet a été très agitée au Maroc. Après que les autorités aient décidé à la dernière minute d'interdire les déplacements depuis et vers huit villes du royaume, parmi lesquelles Casablanca, Marrakech et Tanger, face au risque de propagation du coronavirus, toutes les gares ont été prises d'assaut. Des embouteillages monstres ont aussi été observés dans les principales routes marocaines. 

L'annonce des restrictions de déplacement via un communiqué conjoint des ministères de l'Intérieur et de la Santé cinq heures avant la prise d'effet dimanche à minuit (23H00 GMT) a même provoqué plusieurs accidents de la route, selon plusieurs médias locaux. Alors que les mesures de dernière minute ont aussi suscité des flots de réactions de déception sur les réseaux sociaux, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a rappelé que l'on faisait face à une augmentation inquiétante du nombre de personnes atteintes par le coronavirus (Covid-19).  "Je comprends que tout le monde soit en colère mais nous n'avons pas le choix: la situation épidémiologique au Maroc est inquiétante avec une hausse du nombre de décès et des cas graves", explique Ait Taleb. 

Des records de contamination

Le pays a "enregistré en une semaine plus de cas de contamination qu'en quatre mois", précise Ait Taleb au cours d'un point de presse. Ces derniers jours ont été marqués par un nombre record de contaminations: 811 samedi et 633 dimanche. Au total, 20.887 cas ont été officiellement enregistrés, dont 316 décès.

La fermeture "jusqu'à nouvel ordre" des huit villes --qui réunissent plus de la moitié de la population du pays-- a été décidée en raison de la "hausse considérable" des cas de contamination à quelques jours de l'Aïd al-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice, prévue vendredi et traditionnellement marquée par des réunions familiales. 

Seuls ceux détenant des permis spéciaux peuvent entrer et sortir des villes concernées: la capitale économique Casablanca, la capitale touristique Marrakech (sud), la métropole portuaire de Tanger --deuxième pôle économique du royaume-- mais aussi Tetouan, Fès, Meknes, Berrechid et Settat.

Attention à l'oubli du port du masque

Les nouvelles restrictions ont été prises "au regard du non-respect par la majorité des citoyens des mesures de prévention --distanciation sociale, port du masque--", selon le communiqué officiel.

Le ministère de l'Intérieur avait prévenu samedi que les autorités "n'hésiter(aient) pas à appliquer les sanctions prévues par la loi", en pointant un "relâchement" dans le port du masque, obligatoire au Maroc. Les peines vont jusqu'à trois mois de prison et/ou jusqu'à 1.300 dirhams d'amende (115 euros).

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