Coronavirus : d'Alger à Tananarive, comment l'Afrique se porte

Plus de quatre mois après l'apparition du nouveau coronavirus (Covid-19) sur le continent africain, la pandémie s'est enracinée dans la plupart des pays. Mais certaines grandes villes sont encore plus touchées que d'autres par cette maladie infectieuse.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
49 des 54 pays du continent sont touchés par la pandémie de coronavirus (Illustration)
49 des 54 pays du continent sont touchés par la pandémie de coronavirus (Illustration)

La pandémie s'accélère. Le 22 mai dernier, l'Afrique franchissait la barre des 100.000 personnes atteintes par le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la maladie à coronavirus (Covid-19). Ce qui a poussé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à tirer la sonnette d'alarme. Début juin, le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique a précisé qu'"il a fallu 98 jours pour atteindre la barre des 100.000 cas [de Covid-19 en Afrique] et 18 seulement pour franchir celle des 200.000". Depuis, le nombre de contaminations au coronavirus en Afrique ne cesse d'être revu à la hausse. 

Aujourd'hui, à la date du 23 juin, les 54 pays africains recensent plus de 316.000 cas confirmés, dont au moins 8345 décès.  Mais d'Alger à Antananarivo, la situation diffère d'un pays à l'autre. Si certains comme l'Afrique du Sud (plus de 101.000 cas), l'Egypte (plus de 56.000) et le Nigéria (plus de 20.000) comptabilisent plus de la moitié du nombre de malades sur le continent africain, d'autres comme le Cameroun et la Mauritanie assistent à une augmentation inquiétante des contaminations au coronavirus. 

Des pays plus touchés que d'autres

Si l'on compare aujourd'hui le nombre de malades par rapport à la population de chaque pays, les plus touchés sont : l'Afrique du Sud, le Djibouti, le Cap-Vert, le Gabon et São Tomé. D'autres pays présentent un taux de mortalité qui est à ce jour plus élevé que la moyenne mondiale (qui est aux alentours de 5%). Il s'agit de l'Algérie, du Burkina Faso, du Niger, du Mali, du Tchad, du Soudan et du Liberia.  

A l'heure où le Maroc et Madagascar assistent eux aussi à un bond des contaminations au coronavirus, la situation ne semble pas aussi inquiétante dans tous les pays du continent. Aux Seychelles ou au Lesotho, la pandémie stagne et on identifie très peu de nouveaux malades. L'OMS et le le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC-Africa) s'accordent d'ailleurs à dire qu'il est impossible qu'un grand de morts des suites du Covid-19 soit passé sous les radars.

Un déconfinement à haut risque

Si les capitales africaines se sont barricadées pour faire face au coronavirus, la plupart d'entre elles ont allégé ces derniers jours les restrictions mises en place pour ralentir la propagation de la maladie. Alors que l'OMS met en garde les pays africains contre un déconfinement trop rapide, le nombre de malades continue d'augmenter dans la majorité des pays. Ce qui a poussé le Dr Moeti à expliquer que "même si le nombre de cas et de morts est très inférieur à ce que l’on a constaté dans d’autres régions du monde, la pandémie est encore en phase ascendante. Le pic n’est pas atteint dans la plupart des pays du continent"

L'éventualité que le pic de la pandémie ne soit pas atteint dans certaines zones du continent laisse redouter le pire. Car certains experts estiment que la lutte contre le coronavirus peut ralentir le combat contre d'autres maladies mortelles comme le paludisme, la rougeole ou encore le VIH.  

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