Vaccin anti-coronavirus : Face à la suspension des essais cliniques au Pérou, le Maroc se rassure

L'annonce de l'arrêt des essais cliniques du vaccin Sinopharm au Pérou a renforcé la méfiance des Marocains, à l'approche du lancement de la campagne de vaccination anti-Covid. Mais faut-il vraiment s'inquiéter ?

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Le vaccin de Sinopharm est très attendu au Maroc (photo d'illustration)
Le vaccin de Sinopharm est très attendu au Maroc (photo d'illustration)

Au Pérou, les essais cliniques d'un vaccin Sinopharm ont été suspendus après que des problèmes neurologiques ont été détectés chez un volontaire. Cette décision a été prise pour "protéger la santé des volontaires durant la phrase trois d'essai des vaccins", après "l'identification d'un évènement indésirable sérieux chez l'un des sujets de recherche", a expliqué le ministère dans un communiqué.

"Il y a quelques jours nous avons signalé, comme il se doit, devant les autorités régulatrices que l'un de nos participants (aux essais) présentait des symptômes neurologiques qui pouvaient correspondre à une complication connue sous le nom de Guillain-Barré", a expliqué German Malaga, chercheur en chef pour les essais cliniques concernant le vaccin développé par le laboratoire chinois Sinopharm qui est très attendu au Maroc pour le lancement de la campagne de vaccination anti-coronavirus. Alors, faut-il vraiment s'inquiéter de ce vaccin ?  

Une grave pathologie neurologique

Le syndrome de Guillain-Barré est une grave pathologie neurologique inflammatoire qui attaque les nerfs périphériques et qui entraîne des paralysies. On ne sait pas précisément ce qui provoque ce syndrome. Mais selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "le syndrome de Guillain-Barré est souvent déclenché par une infection – bactérienne ou virale – ou plus rarement par la vaccination ou une intervention chirurgicale". Car pour lutter contre les bactéries, les lymphocytes (des cellules de notre système immunitaire) s'activent et dans certains cas, ils se retournent contre notre propre organisme. 

Comme elle stimule le système immunitaire, toute vaccination peut engendrer un syndrome de Guillain-Barré. Mais le risque de développer ce syndrome est beaucoup plus élevé après une grippe qu'après un vaccin. Dans les pays touchés par l’infection à virus Zika, on a observé une augmentation inattendue du nombre de cas de syndrome de Guillain-Barré. L’explication la plus probable, selon l'OMS, est que l’infection à virus Zika est un déclencheur du syndrome de Guillain-Barré.

Comment le Maroc se rassure

Alors que le royaume mise beaucoup sur le vaccin de Sinopharm, les citoyens se méfient de plus en plus de cette solution. Contacté par nos confrères du média en ligne, Medias24, le Pr Kamal Marhoum El Filali précise que le syndrome de Guillain-Barré n'a pas été observé lors des essais marocains du vaccin de Sinopharm. Avant de rappeler que "le Pérou a eu un nombre de cas de Guillain-Barré inhabituellement élevé au cours des années 2018 et 2019"

"Un cas qui survient sur 12.000 personnes dans un pays où l'on sait qu'il y a eu quelques centaines de cas de Guillain-Barré regroupés en 2019 et en 2018, c'est qu'il y a quelque chose d'autre derrière, qui fait que la probabilité pour que ce soit dû au vaccin reste faible", explique le médecin sur Medias24. En parallèle, le vaccin de Sinopharm a déjà été approuvé par le Bahreïn et les Emirats arabes unis. 

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