Coronavirus : Comment expliquer le nombre relativement moins élevé d'infections en Afrique ?

Sept mois après l'apparition du coronavirus sur le sol africain, l'Afrique est toujours le continent le moins touché par la Covid-19. AlloDocteurs Africa vous en dit plus.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
L'Afrique semble avoir dépassé la première vague de coronavirus (photo d'illustration)
L'Afrique semble avoir dépassé la première vague de coronavirus (photo d'illustration)

L’afro-alarmisme a été exagéré. Le scénario catastrophe imaginé pour le continent africain face à la pandémie de coronavirus (Covid-19) n'a pas eu lieu. "La transmission de la Covid-19 en Afrique a été marquée par un nombre relativement moins élevé d'infections, qui ont diminué au cours des deux derniers mois", précise l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué

Depuis son apparition en Afrique, la pandémie de Covid-19 s'est surtout manifestée dans une tranche d'âge plus jeune et a été plus prononcée dans quelques pays, ce qui suggère que des aspects spécifiques à chaque pays déterminent le schéma de la maladie et des décès. Environ 91 % des cas d'infection en Afrique subsaharienne concernent des personnes de moins de 60 ans, et plus de 80 % des cas sont asymptomatiques.

La tendance à la baisse "témoigne des mesures de santé publique énergiques et décisives prises par les gouvernements de toute la Région", a aussi relevé la directrice régionale de l'OMS, Dr Matshidiso Moeti, lors d'une réunion virtuelle jeudi. Des pays africains sont allés jusqu'à des mesures de confinement total ou partielle, très coûteuses pour leur économie, comme en Afrique du Sud ou au Maroc.

Inquiétudes au Maroc

Mais si certains des pays les plus touchés, à l'image de l'Algérie, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, l'Éthiopie, le Ghana, le Kenya, Madagascar, le Nigéria, le Sénégal et l'Afrique du Sud, ont vu les infections chuter chaque semaine au cours des deux derniers mois, la situation reste inégale sur le continent. Au Maroc, alors que les autorités ne cessent d'augmenter leur capacité de dépistage du coronavirus, le nombre de cas confirmés augmente jour après jour. Si bien que les hôpitaux sont à deux doigts d'être saturés.

Une situation qui a poussé les autorités marocaines à serrer un peu plus la vis pour Casablanca, ville la plus durement touchée par le coronavirus. Et aux dernières nouvelles, le ministère de la Santé s'apprête à commercialiser l'hydroxychloroquine, fabriquée au Maroc, dans les pharmacies du royaume pour soulager les hôpitaux

"Nous ne devons pas relâcher notre vigilance"

Bien que tous les gouvernements africains aient fait des efforts pour améliorer le test de la Covid-19, certains pays comme l'Algérie manque toujours de moyens pour dépister cette maladie. Mais "les cas de Covid-19 manqués sont en grande partie dus au fait qu'ils sont asymptomatiques" estime l'OMS. Avant de préciser qu'il n'existe "aucune preuve que les chiffres relatifs aux décès aient été erronés, car ils sont plus difficiles à omettre sur le plan statistique".

"La propagation plus lente de l'infection dans la Région signifie que nous nous attendons à ce que la pandémie continue à couver pendant un certain temps, avec des flambées occasionnelles", prévient la Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique. Avant d'ajouter que "nous ne devons pas relâcher notre vigilance", vu que d'autres régions du monde ont connu des tendances similaires. 

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